Chalom Rav,
Est-ce que le pardon des fautes procuré par une présence à une Brit Mila est aussi puissant que Yom Kippour, ou que le Kiddouch de Chabbath, qui font pardonner nos fautes ?
Bonjour,
Vous faites apparemment référence aux propos du Bné Yissakhar (Tichri Maamar 4, Derouch 2) au nom d’un Midrash affirmant que le simple fait de participer à une cérémonie de Brit Mila prodiguerait le pardon des fautes, et, ce, en l’honneur d’Elihaou Hanavi qui doit aussi y participer et ne peut supporter les fautes et péchés des personnes présentes, c’est pourquoi Hachem pardonne les fautes de tous les participants en son honneur.
On ne peut pas affirmer que cette expiation "automatique" serait aussi puissante que celle obtenue grâce au repentir effectué en le jour de Kippour, et, ce, pour deux raisons :
1) L’enseignement du Bné Yissakhar n’est pas à comprendre au sens propre, comme nous l’enseigne le Rav Chlomo Zalman Auerbach (dans son approbation au livre Otsar Habrit), à savoir que l’expiation prodiguée par la Brit Mila n’est que temporaire, pour le moment de la cérémonie uniquement, et, ce, en l’honneur d’Elihaou Hanavi, comme expliquer plus haut.
2) De plus, le pardon de Yom Kippour est explicitement décrit dans la Torah et les écrits de nos Sages (Vayikra 16,30, Talmud Yoma 85b, Rambam Hilkhot Techouva 2, 7, etc.), contrairement au pardon éventuel obtenu par la présence à une Brit Mila, qui ne semble pas faire l’unanimité des commentateurs.
En effet, si le simple fait de participer à une cérémonie de Brit Mila prodiguerait le pardon des fautes, il ne serait pas nécessaire de préférer un Mohel ou Sandak spécialement Tsadik, puisque toutes les personnes présentes possèderaient déjà ce titre, or, les décisionnaires préconisent de favoriser un Mohel ou Sandak véritablement juste et bon, afin qu'il puisse faire mériter qu’Elihaou Hanavi siège à ses cotés au moment de la Brit Mila (Or Zaroua Hilkhot Mila Chap. 107 et Rama Yoré Déa chap. 264, 1).
Il est cependant bon de faire remarquer que le fait d’assister au repas préposé en l’honneur de la Brit Mila constitue un mérite susceptible de le protéger des souffrances du Guéhinom, comme l'écrit explicitement Tossefot (Pessa’him 114a).
Nous sommes à votre disposition, Bé'ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Cordialement.