Bonjour Rav,
Dans plusieurs de ses réponses, le Rav Dayan insiste sur l'importance de lire des Téhilim.
Pourquoi est-ce si fondamental ? Y a-t-il des Téhilim qu'il faut lire en priorité (par exemple, le 23), et si oui, lesquels ?
Merci pour les explications.
Bonjour,
Introduction
1. Depuis les premiers jours de la création du monde, il a été prouvé que la prière est indispensable au bon déroulement de l’existence.
« Hachem n’avait pas encore envoyé la pluie sur la terre [car] il n’y avait pas d’homme pour [prier et] travailler le sol [et apprécier les bienfaits de la pluie] ». Béréchit, chapitre 2, verset 5.
Lorsqu’Adam a été créé, il a compris l’importance de la pluie ; il pria et, seulement ensuite, elle est tombée.
Nos prières sont une manière d'être persuadé qu'Hachem est à l'origine de tout.
C’est uniquement lorsque nous acquérons cette connaissance, que nous sommes en mesure de recevoir.
Voir Beth Elokim [Rabbi Moché Matrani], Cha’ar Hatefila, Chapitre 2 et Pisské Techouvot, chapitre 98, passage 9.
Nos prières ne sont ni des ordres, ni des conseils donnés au Maître du monde.
Ceci est mentionné explicitement dans le Choul’han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 98, Halakha 3 et 5.
Donc :
L'homme propose et Hachem dispose !
2. David Hamélèkh écrit dans le Téhilim 20 : « Que les uns se fient aux chars, les autres aux chevaux, nous, nous nous réclamons du Nom d’Hachem [nous invoquons Son Nom et Sa puissance]. Ils plient et tombent, et nous demeurons debout plein de force ».
3. Balak envoya un message aux Sages de Midyan : comment le peuple juif réussit-il, depuis la sortie d’Egypte, à vaincre une nation après l’autre ?
La réponse fut : « Le secret de son succès est dû au pouvoir de leur langue. Quand ils crient vers D.ieu, Il exauce toutes leurs requêtes. Combat les juifs par cette méthode, si tu veux les vaincre ».
A propos de l’importance de la prière, suffisons-nous de cela.
L’importance du Téhilim
Le Téhilim est, en fait, le livre de prière le plus ancien que le peuple juif possède.
Il a été écrit, essentiellement, par le roi David alors qu’il était animé d’un esprit saint : le Roua’h Hakodech.
Le Malbim affirme que le Téhilim renferme toutes les prières qu’une personne a besoin de réciter durant sa vie.
David Hamélèkh nous apprend comment prier, quand prier, combien prier et pour quoi prier.
David Hamélèkh nous apprend qu’assez souvent, ce sont nos actions qui sont à l'origine de nos manques et qui constituent une barrière face aux bénédictions prodiguées par Hachem.
Les prières sont, dans la plupart des cas, tôt ou tard, profitables mais ne sont pas toujours suffisantes. Voir Talmud Brakhot 32b, Talmud Ta’anit 8a, Talmud Baba Batra 116a.
Il suffit d'opérer certains changements qui, dans la plupart des cas, s'avèrent très bénéfiques.
Il nous apprend, également, qu’Hachem est à l’origine de tout et qu’il ne sert à rien de penser à qui que ce soit d’autre ou à quoi que ce soit d’autre pour résoudre ses problèmes.
C’est pourquoi, il est vivement conseillé de lire les Téhilim avec une traduction en parallèle.
Chaque Téhilim a son importance.
Je vous conseille vivement d’acquérir une traduction de ce livre [et vous aurez une réponse à votre dernière question] qui ne vous quittera pas jusqu’à la venue du Machia’h.
Je me permets de vous retranscrire ce que j'ai lu dans une belle réponse du Rav Binyamin Wattenberg :
"Vous supposez avec justesse que la lecture des Tehilim pourrait être secondaire au travail des Midot, je crois que c’est un poil plus subtil que cela : En théorie, la lecture des Tehilim EST un travail des Midot et Déot et Hashkafot.
Lire des Tehilim est supposé apporter un Tikoun au niveau des Midot et des Déot du lecteur.
Celui qui lit des Tehilim doit se retrouver changé après sa lecture, doit avoir renforcé son Bita’hon en D.ieu, ou relativisé sa détresse et la gravité de sa situation.
Si les juifs lisaient des Tehilim en situation de souffrance (où ils ne pouvaient pas agir autrement), c’était en vue d’y trouver réconfort par acquisition (ou renforcement) de Déot et Hashkafot justes.
De nos jours, de plus en plus de gens s’imaginent que la lecture des Tehilim se limiterait à une Segoula, une incantation magique qui aurait le pouvoir de conjurer le mal et d’effrayer les démons.
C’est pourquoi ils ne se trouvent pas ridicules à lire des Tehilim tous les jours sans jamais avoir tenté d’en comprendre le sens, ni d’en lire une traduction.
Ils lisent (ou marmonnent) des mots sans savoir ce qu’ils veulent dire et ne trouvent pas d’intérêt -à part peut-être par pure curiosité- à comprendre ce qu’ils récitent.
C’est un des innombrables dégâts collatéraux causés par les irresponsables « kabbalistes » orgueilleux qui ont diffusé la « kabbale » sur la place du marché en encourageant les Amei Haarets à s’y initier.
Le résultat est que le judaïsme a dérapé sur plusieurs fronts, dont celui-ci."
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.