Bonjour Rav,
J'aurais voulu comprendre pourquoi la Guémara dit que l'étude est plus grande que la pratique car elle mène à la pratique, alors qu'à de très nombreux endroits on nous enjoint à appliquer notre étude théorique ? Pourquoi nous le dire si l'étude mène déjà à la pratique ?
Merci beaucoup.
Bonjour,
1. Il est vrai que l'étude est la Mitsva la plus importante de la Torah. Cela est mentionné explicitement dans Péa, chapitre 1, Michna 1, dans le Talmud Kiddouchin 39b-40a ainsi que dans le Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa, chapitre 246, Halakha 18.
2. Mais attention, il y a une erreur à ne pas commettre. Cela ne signifie absolument pas que l'étude est un moyen d'être exempté de l'accomplissement des Mitsvot. La Torah est, certes un océan infini de textes à étudier et à comprendre, mais elle est avant tout, un moyen de connaître les détails nécessaires pour accomplir les Mitsvot sans la moindre faille. D'ailleurs, il est bien dit dans le Talmud : Quiconque affirmerait : "Je veux étudier sans cesse mais pas accomplir les Mitsvot, [qu'il sache] : sa Torah n'a aucune valeur, il ne recevra aucune récompense pour son étude." Yebamot 109b.
Vous comprenez bien qu'il n'est pas envisageable, par exemple, de rester étudier au Beth Hamidrach alors que l'on doit faire disparaître le 'Hamets de sa maison ou de rester plongé dans ses livres, alors que le moment est venu pour accomplir la Mitsva de porter les Téfilines ou de consommer la Matsa, etc.
3. En d'autres termes, la Torah joue un double rôle; elle constitue un ensemble de textes à étudier et c'est l'une de nos 613 Mitsvot. Mais elle aussi un moyen de connaître les Mitsvot à accomplir.
Lorsque nos Sages affirment que la Torah est plus grande que la pratique, c'est en tant que Mitsva mais à condition de ne pas être face à une obligation qui se présente et que l'on risque de manquer.
4. Toujours dans le même ordre d'idée, si au milieu d'une étude, on aperçoit un sans abri, s'évanouir ou s'écrouler sous la fatigue, il faudra obligatoirement, prendre ses jambes à son cou et lui offrir tout ce dont il a besoin. Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa, chapitre 246, Halakha 18.
5. Certaines Mitsvot sont applicables par le biais d'une personne que l'on mandaterait mais lorsque cela n'est pas possible, il faut "retrousser ses manches et se mettre au travail". Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa, chapitre 246, Halakha 18.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.