Chalom Rav,
Ma question risque d'en surprendre plus d'un, mais j'aimerais savoir ce que dit la Torah à propos de l'environnement.
Le monde qui a été créé de par la parole d'Hachem est tellement magnifique. Voilà pourquoi je ne suis qu'attristé de constater que l'homme l'entraîne droit à sa perte. L'humanité pourra-t-elle (sur)vivre aux conséquences de sa folie, ou bien faut-il espérer qu'Hachem nous fasse un miracle ?
Aussi, la Torah interdit-elle le végétarisme ?
Un grand merci à l'équipe de Torah-Box pour son travail remarquable.
Bonjour,
Le respect de l’environnement tient une place d’honneur dans la Torah et les écrits de nos Sages.
Dès le premier jour de la création de l’homme, Hachem le prit « par les mains » et lui montra tous les arbres. Il s’adressa à lui en disant : « Admire la beauté de Ma création. Prends garde à ne pas l’abimer. Tout a été créé pour toi. Si tu manques à ce devoir, personne ne pourra le réparer ». Kohelet Rabba, 7-13.
L’être humain a été placé dans le monde « pour le cultiver et le soigner ». Le Maître du monde s’adresse à lui en disant : « Remplissez la terre et l’assujettissez ». Voir Béréchit, chapitre 1, verset 28 et chapitre 2, verset 15.
Le Rav Munk écrit à ce sujet : « Cela implique le droit de transformer les biens et les produits de la terre et de se les approprier librement. Mais ce droit condamne toute atteinte portée au bien du prochain [et à plus forte raison à l’environnement] ».
La Torah écrit : « Lorsque tu assiégeras une ville […] tu ne détruiras pas ses arbres, car c’est d’eux que tu mangeras et tu ne l’abattras pas. Ce sont eux qui te nourrissent, tu ne dois pas les abattre. Oui, l’arbre du champ c’est l’homme même, tu l’épargneras dans les travaux du siège [l’arbre des champs est-il un homme pour que tu t’attaques à lui ?]. […] Seul un arbre dont tu sais qu’il n’est pas un arbre fruitier, c’est lui que tu pourras détruire… ». Dévarim, chapitre 20, versets 19-20.
L’homme est envoyé sur terre pour agir de façon productive [matériellement et spirituellement] et s’attacher à des idéaux de vérité morale, intellectuelle et spirituelle.
S’il use de ce monde et de sa sagesse pour un besoin méritoire, il n’est pas possible de le blâmer, à condition que les effets ne soient pas nocifs et dangereux [ce qu’il faut démontrer].
Les antennes de téléphonie, la construction des autoroutes sur le compte des paysages verts, le recyclage des déchets, l’utilisation de la peau du renard pour la confection de manteaux, le gavage des oies, la chasse, l’abattage d’arbres, l’expérimentation sur des animaux, la pollution atmosphérique, la destruction de la couche d’ozone, etc. sont autant de sujets qu’il est possible de régler à la lueur de nos textes sans avoir recours aux arguments avancés par les « verts ».
Ces derniers s’opposent assez souvent à certaines pratiques, mais dans le Choul’han ‘Aroukh, chapitre 223, il apparait que le fait de tuer des animaux pour utiliser leurs peaux n’est qu’une mesure de piété et non un agissement à éviter. A ce sujet, voir Cha'aré Tsédek, volume 6, pages 202-212.
Le Rav Zamir Cohen traite, brillamment, de ce sujet dans le second volume de Hamaapakh, pages 126-137.
En ce qui concerne le végétarisme
Le Rav Kook a écrit une longue étude à ce sujet : « ‘Hazone Hatsim’honout Véhachalom ».
Selon la Torah, il est absolument permis de consommer de la viande. Mais le végétarisme n’est pas interdit.
'Assé Lékha Rav, volume 5, question 47, Or Létsion, volume 2, chapitre 21, Halakha 3, 'Houkat Haguère, pages 97-102.
Certains de nos maîtres adoptent une attitude rigoureuse dans certains cas. Encyclopédia Hilkhatite Réfouite, volume 6, pages 517-518.
Le végétarien témoigne d’un certain niveau assez rarissime, certes, mais le soir de Pessah, au temps du Beth Hamikdach, il aura l'obligation de consommer une partie du Korban Pessah.
Je suis à votre disposition, Bé'ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.