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L'amour gratuit, envers qui ?

Rédigé le Mardi 8 Septembre 2020
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

L’amour gratuit, ce sur quoi le juif doit travailler pour amener (Bé’ézrat Hachem) à la reconstruction du troisième Temple, est-ce à l’égard des autres juifs ou aussi de tout autre être humain ?

Non pas qu’il ne faille pas faire d’effort vis-à-vis des non-juifs, bien sûr, mais je voulais savoir ce qui était dit dans nos textes.

La réponse de Rav Ichaï ASSAYAG
Rav Ichaï ASSAYAG
334 réponses

Bonjour,

La question que l'on doit se poser en introduction n'est pas envers qui mais comment peut-on vraiment aimer gratuitement ? Comment plier nos sentiments, qui sont instinctifs, et créent un amour artificiel ?

Il existe plusieurs approches à la Mitsva de "Véahavta Léré'akha Kamokha" ; je vais citer l'explication qui nous permettra de répondre à votre question : un homme doit comprendre qu'il n'est pas venu dans ce monde pour en tirer profit, mais pour faire profiter le monde de ses bienfaits. Le jour où Hachem nous a fait venir au monde, c'est le jour où Hachem a décidé que le monde ne pouvait pas continuer sans nous, sans notre apport au monde.

"Aimer son prochain" ne parle pas de sentiment mais d'action positive envers son prochain, être capable de se donner pour les autres.

Etre capable de donner n'est donc pas dépendant de l'identité de la personne qui va recevoir, mais tout simplement un changement de perception sur notre mode de fonctionnement : je ne suis pas là pour prendre, mais pour donner !

Et en vérité, plus la personne qui va recevoir sera "différente" de nous, plus le travail à fournir sera grand, et donc l'impact et le changement de sa personnalité seront grandis.

Il est vrai qu'il existe une différence entre un juif et un non-juif. L'obligation d'aimer son prochain comme soi-même ne parle que de son prochain... Mais je tiens à préciser que, dans la Michna Avot est précisé que l'on doit respecter tout homme, quelles que soit ses origines.

En conclusion l'obligation d'aimer son prochain comme soi-même n'est en vigueur que pour ceux qui suivent les lois de la Torah, mais, d'un autre côté, donner à n'importe qui est tout d'abord le meilleur moyen de se transformer, mais aussi une marque de respect envers Hachem : "Haviv Haadam Chénivra Bétsélèm" (Avot 3, 14), l'homme a été créé à "l'image de D.ieu" (c'est une notion qui se doit d'être expliquée), respecter un homme, c'est respecter D.ieu.

Donner à n'importe qui est une façon d'affirmer sa Emouna (foi en D.ieu).

Béhatsla'ha.

Mékorot / Sources : Pirké Avot.
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