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Kohélèt : l'homme n'est pas supérieur à l'animal ?

Rédigé le Dimanche 14 Mai 2017
La question de Moshé P.

Bonjour,

J'aimerais avoir une explication selon le Drash du verset dans Ecclésiaste 3,19, comme quoi la supériorité de l'homme sur l'animal est nulle, car tout est vanité.

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40350 réponses

Bonjour,

Première explication

La supériorité de l’homme sur l’animal est le fait qu’à sa naissance, l’homme est comparé à un âne sauvage [symbole de l’ignorance, du vide et du néant]. Voir Iyov, chapitre 11, verset 12.

La supériorité de l’homme sur l’animal tient à ce qu’il fasse disparaître le « Ayin » [nullité] qui se trouve en lui.

L’animal n’a aucune obligation de se parfaire et de combler ses manques.

L’homme, par contre, a le devoir et l’obligation d’investir toute son existence pour cela. Tout son mérite réside dans les efforts qu’il fournira pour se différencier de l’animal.

La supériorité de l'homme sur l'animal est nulle [sa supériorité est cette « nullité » qu’il a le devoir de faire disparaître], car tout est vanité [et c’est pour cela qu’il a été créé - pour faire disparaître cette vanité. Sans cela, son existence est vanité - voir Talmud Brakhot 18b].

Kohélet, édition Oz Véhadar, partie Kaftor Vaféra’h, page 30.

Seconde explication

Chlomo Hamélekh prend en pitié ceux qui prétendent que « La supériorité de l'homme sur l'animal est nulle car tout est vanité ».

Il leur dit, dans les versets suivants [20-22], que tout n’est pas vanité, le monde a un sens et la vie de chacun doit être dirigée vers un but bien précis.

L’homme, par ses actions, peut et doit accéder à un très haut niveau, alors que l’animal retournera à la terre et deviendra poussière.

Mé'am Loez sur Kohélet, chapitre 3, versets 18-19.

Troisième explication

Rabbi ‘Haïm David Azoulay dit que le mot אין - Ayin est formé des lettres initiales des mots - אמירה [Amira] - ידיעה [Yédi’a] - נשמה [Néchama].

Explication :

La supériorité de l’homme sur l’animal réside dans le fait qu’il possède la faculté de parler [Amira], qu’il a conscience de la nature de ses actes, il réfléchit [Yédi’a], et qu’il possède une Néchama - étincelle Divine lui permettant de vivre et de faire le bien.

Sans cela, le monde est vanité.

Rabbi ‘Haïm David Azoulay dans ‘Homat Anakh, chapitre 3, verset 19.

Quatrième explication

Il est vrai que la différence entre l’homme et l’animal est nulle. Mais ceci est vrai uniquement lorsque l’homme est plongé dans la vanité de ce monde [alors, l’homme est comparé à un animal - d’où l’expression "Traiter quelqu’un d’âne" : personne ignorante ou bornée]. Cependant, s’il dirige son regard vers l’étude de la Torah, l’amélioration de ses traits de caractère et l’accomplissement des Mitsvot, la différence entre eux sera plus qu’évidente.

Mé'am Loez sur Kohélet, chapitre 3, versets 18-19.

La supériorité de l'homme sur l'animal est nulle car [dans ce monde] tout est vanité [à l’exception de l’étude de la Torah, de l’amélioration de ses traits de caractère et de l’accomplissement des Mitsvot].

Cinquième explication

La supériorité de l'homme sur l'animal est Ayin [avoir la faculté de dire Non ! - Car s’il dit Oui à tout, sans renoncer au mal - en laissant libre cours à ses passions, il risque, inévitablement, de tomber dans les abîmes les plus affreux. Pourquoi, cela ? ] car [dans ce monde] tout [ou presque - à part ce qui ne l’est pas] est vanité [et nous sommes là pour ce combat].

Tout n’a pas été dit à ce sujet.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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