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Kavanot pendant Chéma'

Rédigé le Mercredi 1er Juin 2016
La question de David P.

Bonsoir Rav,

J'ai entendu un Rav dire qu'il y aurait 3 Kavanot (pensées) à avoir lors de la prononciation de la phrase "Baroukh Chem Kévod Malkhouto Lé'olam Va'èd" :

- La venue du Machia'h

- Mourir en Kiddouch Hachem

- La destruction d'Amalek

Ce Rav disait que ces Kavanot sont une Halakha à respecter, mais je n'arrive pas à trouver de références, et les lui demander reviendrait à douter ouvertement de sa parole, c'est pourquoi je vous pose la question ici.

En plus, j'ai remarqué que les Kavanot de ce Rav ne correspondent pas aux Kavanot de mon Siddour Ich Matslia'h pour cette phrase :

- Mévorakh

- Chem Od Malkhouto

- Tamid

Pouvez-vous me donner les fondements halakhiques des Kavanot décrites au début de mon message ?

Merci d'avance.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
41376 réponses

Bonjour,

Première pensée à avoir

Avant de réciter le Chéma', il est obligatoire de penser à s'acquitter de son obligation d'accomplir la Mitsva ordonnée par Hachem consistant à lire le Chéma'. Voir Choul'han 'Aroukh, chapitre 60, Halakha 4 et 5 ainsi que dans le chapitre 61, Halakha 6.

Si l'on n'y a pas pensé, on n'est pas acquitté de la Mitsva, et l'on est tenu de lire à nouveau les trois paragraphes du Chéma’. Voir Michna Broura, chapitre 60, passages 7, 8, 10 et 11.

Seconde pensée à avoir

Durant la lecture du premier verset du Chéma’, il faut penser au sens des mots prononcés et aux idées renfermées dans chacun des mots.

Si l'on n'y a pas pensé, on n'est pas acquitté de la Mitsva, et l'on est tenu de le lire à nouveau. Voir Choul'han 'Aroukh, chapitre 60, Halakha 5 ainsi que chapitre 61, Halakha 6 et Michna Broura, chapitre 60, passage 11.

D’après certains décisionnaires, il en est de même pour : « Baroukh ChèmeKévod Malkhouto Lé’olam Va’èd ». Voir Pisské Techouvot, chapitre 61, passage 8.

Afin de vous aider à accomplir cette Mitsva de la meilleure manière, je vous propose ce qui suit.

Le sens de « Baroukh Chèm Kévod Malkhouto Lé’olam Va’èd » peut être correctement compris, uniquement si l’on s’imprègne bien des idées renfermées dans le Chéma’.

La phrase du Chéma’ selon Rachi

Selon Rachi, au moment où ce verset a été dit, seul le peuple d'Israël reconnaissait la grandeur, la puissance, et l'unicité d'Hachem. Voir Dévarim, chapitre 6, verset 4 et chapitre 4, versets 35-36.

Hachem est, donc, "notre" D.ieu.

Cependant, dans les temps futurs, après la délivrance finale, l'univers tout entier reconnaîtra qu’Hachem est Un.

Le sens du verset est donc le suivant :

Avant de quitter ce monde, Moché avertit les Bné Israël :

"Ne vous laissez pas influencer par la conception des nations !"

Ecoute Israël, Hachem qui est notre D.ieu maintenant, et non celui des autres nations, ce même D.ieu, Hachem, deviendra, dans les temps futurs, le D.ieu unique [car tout le monde Le reconnaîtra]. N'oubliez surtout pas ce qu'ont vu vos yeux en Egypte, dans le désert [durant 40 ans] et au pied du Har Sinaï.

Hachem est perçu de plusieurs façons - Il est bon, Il fait preuve de pitié, Il est sage, mais Il est également rigoureux, applique la justice, et agit parfois de manière mystérieuse et incompréhensible - ceci peut convaincre certaines personnes d'entre nous qu'il peut y avoir plusieurs dieux.

C'est pourquoi, nous avons la Mitsva de reconnaître et de croire en l'unité d'Hachem et de dire qu'Il est Un et Unique. Même si notre intelligence est incapable de le percevoir [de nos jours], mais tout deviendra clair lors de la délivrance finale. [Voir le 'Houmach, édition E. Safra, page 1030.]

La phrase du Chéma’ selon le 'Hizkouni

Il est répété Hachem notre D.ieu, Hachem est Un à cause des nations du monde qui en concluraient : "Il est vrai que le D.ieu des Bné Israël est unique, mais il en est de même de notre dieu, qui est unique également".

C'est pourquoi, il est répété "Hachem" une seconde fois : non seulement, Hachem, notre D.ieu [Elo-hénou] est Un, mais également, Hachem, le D.ieu du monde entier est Un : il s'agit du même D.ieu.

Chéma’ Israël

Pendant la lecture du premier verset [Chéma’...E’had], il faut penser à ce qui suit :

Chéma’ Israël : On s'adresse à tous nos frères qui nous entourent. On les appelle à reconnaître et à prendre conscience [avec nous] de ce qui suit.

Hachem : Il est bon et plein de bonté - Il a existé depuis toujours, Il existe, et Il existera à tout jamais.

Elo-hénou : Il est NOTRE D.ieu, le Tout-puissant. Il peut TOUT. Il est notre Guide, notre Maître, notre Roi, Il nous surveille LUI-MÊME à chaque instant, sans intermédiaire et veut notre bien. Il domine, maîtrise, et contrôle toutes les forces qui se trouvent dans l'univers. Nous avons, donc, le privilège et l'obligation de respecter tous Ses commandements - la Torah.

Hachem : Il est bon et plein de bonté - Il a existé depuis toujours, Il existe, et Il existera à tout jamais.

E'had : même si nous percevons Hachem de plusieurs façons [parfois contradictoires] - Il est bon, miséricordieux, sage, fort, Il applique la justice, Il donne la vie mais aussi la mort, Il est à l'origine de nos joies mais également à l'origine de ce qui nous parait être triste, etc., mais Il est UN et unique. Il est l'origine du monde et de tout ce qui s'y trouve.

Il faut penser à tout cela après avoir prononcé le mot É'had, car sinon le mot risque d'être déformé. Il en est de même pour les autres mots.

S'il est possible d'y penser sans déformer la prononciation du mot, cela est bien.

Durant la lecture de la lettre 'Hète du mot É'had il faut penser au fait qu’Hachem règne sur terre et dans tous les cieux. Durant la lecture du Dalèth, il faut penser au fait que le règne d’Hachem s'étend aux quatre points cardinaux - sur tout l'univers. Voir Choul'han 'Aroukh, chapitre 61, Halakha 6.

A présent, le sens de « Baroukh Chèm Kévod Malkhouto Lé’olam Va’èd » est beaucoup plus accessible.

Baroukh Chèm Kévod Malkhouto Lé’olam Va’èd

Notre vœu et notre reconnaissance : Hachem sera glorieux et majestueux À TOUT JAMAIS. Son règne ininterrompu sera reconnu par tout le monde au temps où Il sera le D.ieu unique [reconnu] de tous les hommes, et au temps où les doutes disparaîtront des cœurs.

Les trois pensées que vous apportez au nom de votre Rav sont incluses dans ce qui précède [tant que Amalek n'a pas été complètement effacé, le dévoilement parfait d'Hachem n'est pas possible. Machia'h est celui qui va nous mener vers ce dévoilement. Mourir pour le Kidouch Hachem est la plus grande preuve qu'Hachem est Celui en qui nous croyons].

Ce que vous rapportez au nom du Siddour Ich Matslia’h est une explication trop simplifiée.

Il est vrai que les explications précitées sont assez longues.

Lisez-les plusieurs fois et rédigez un résumé de quelques mots auquel vous penserez après avoir dit le mot « E’had » et après avoir dit le mot « Va’èd ».

Je suis à votre disposition pour toute question supplémentaire.

Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

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6 commentaires

Jeremy G.
09/03/2021 - 22h19
Bonjour Rav, il est marqué dans le Yalkout Yossef סא סעיף ב que si on a pensé à autre chose on est pas acquitté, עיין שם.
Est-ce que l'intention est : si on a pensé à autre chose pendant tout le Chéma sans même avoir pensé a une Kavana correcte [ce qui [...] lire la suite du commentaire
Bonjour Rav, il est marqué dans le Yalkout Yossef סא סעיף ב que si on a pensé à autre chose on est pas acquitté, עיין שם.
Est-ce que l'intention est : si on a pensé à autre chose pendant tout le Chéma sans même avoir pensé a une Kavana correcte [ce qui va de soit qu'on est pas aquitté], ou bien si on a eu la moindre pensée étrangère lors du Chéma, même si, tout compte fait, on a pensé; après avoir chassé cette pensée étrangère, à la Kavana correcte ?
Rav Gabriel D.
19/06/2020 - 09h05
Très cher Eli B.
1. Dans aucun des Posskim il est mentionné que la Kavana doit être OBLIGATOIREMENT AVANT la prononciation du mot !
2. A propos de la Kavana des Chémot, le Kaf Ha’haïm pense que cela doit être PENDANT et pas avant. Voir chapitre 98, [...] lire la suite du commentaire
Très cher Eli B.
1. Dans aucun des Posskim il est mentionné que la Kavana doit être OBLIGATOIREMENT AVANT la prononciation du mot !
2. A propos de la Kavana des Chémot, le Kaf Ha’haïm pense que cela doit être PENDANT et pas avant. Voir chapitre 98, passage 4.
3. Dans le Tour, début du chapitre 98, il n’est fait aucune mention sur le moment de la Kavana. Apparemment, l’essentiel étant d’avoir une Kavana : avant, pendant ou juste après.
Il va sans dire que si l’on opte pour la Kavana après la prononciation du mot, il faudra marquer un certain arrête de passer au mot suivant.
Eli B.
18/06/2020 - 16h34
Bonjour Rav Dayan,
Je m'excuse d'insister sur ce qui peut paraître comme un tout petit détail, mais étant donné que chaque détail a son importance dans la Thora je me permets de vous relancer:
Si "Il n'y aucune différence entre la Kavana du Chéma ' [...] lire la suite du commentaire
Bonjour Rav Dayan,
Je m'excuse d'insister sur ce qui peut paraître comme un tout petit détail, mais étant donné que chaque détail a son importance dans la Thora je me permets de vous relancer:
Si "Il n'y aucune différence entre la Kavana du Chéma ' et celle de la Tefila. On peut penser avant ou pendant" alors pourquoi personne ne propose la solution au problème de déformation de prononciation du mot E'had de faire les kavanot avant de prononcer le mot, alors que concernant la tefila il est même conseillé de tout le temps avoir la kavana avant la prononciation et il est aussi déconseillé d'avoir la kavana seulement après la prononciation.
Y aurait il une différence entre la kavana a avoir concernant le sens des Pessoukim du Tana'kh (Thora ÉCRITE) que nous disons dans la tefila et la kavana a avoir sur le sens des paroles de tefila rédigées par nos Sages ?
Merci
Rav Gabriel D.
10/06/2020 - 12h51
Très cher Eli B.
1. Il n'y a aucun rapport entre ce que dit le Ramban dans sa Iguéret et les Kavanot à avoir durant la récitation du Chéma'.
2. Il n'y aucune différence entre la Kavana du Chéma ' et celle de la Tefila. On peut penser avant ou [...] lire la suite du commentaire
Très cher Eli B.
1. Il n'y a aucun rapport entre ce que dit le Ramban dans sa Iguéret et les Kavanot à avoir durant la récitation du Chéma'.
2. Il n'y aucune différence entre la Kavana du Chéma ' et celle de la Tefila. On peut penser avant ou pendant !
3. Et d'après certains, on peut penser juste après !!! Car parfois, le fait d'allonger la prononciation pour avoir les Kavanot appropriées, transforme le mot, ce qui est très grave !!!
Eli B.
09/06/2020 - 22h03
Bonjour Rav Dayan,

Dans la préface du sidour Kavanat haLev il rapporte ce qu'y est écrit dans Igueret haRamban qui dit au sujet de la Tefila:
"וחשוב הדיבור קודם שתוציאנו מפיך"
ainsi que les paroles du Rokea'h :
"קודם שיצא הדיבור [...] lire la suite du commentaire
Bonjour Rav Dayan,

Dans la préface du sidour Kavanat haLev il rapporte ce qu'y est écrit dans Igueret haRamban qui dit au sujet de la Tefila:
"וחשוב הדיבור קודם שתוציאנו מפיך"
ainsi que les paroles du Rokea'h :
"קודם שיצא הדיבור מפיך חשוב ביאורו"
enfin il rapporte les paroles du sefer ליקוטי מהרי"ח (je pensais qu'il s'agissait de Rabenou Yossef 'Hayim le "Ben Ish 'Hay", mais après vérification il s'agit en fait de Rav Yisrael 'Hayim Friedman 1852 - 1922 אב"ד ראכוב) :
בכוונת פירוש המילות צריך להקדים הכוונה לאמירה ולא להפך כי מה דהוה הוה שכבר אמר התיבה בלא כוונה דהוא כגוף בלא נשמה ומה מהני שמכוון אח"כ
(Il parait évident qu'on ne peut pas comparer entre celui qui pense a ce qu'il va dire avant de le dire, que sa pensée l'amène a se prononcer, qui est בבחינת סוף מעשה במחשבה תחלה, et celui qui pense a ce qu'il a dit seulement après l'avoir déjà dit comme un magnétophone !)

Mais il est vrai qu'en ce qui concerne le mot E'had du keriat Shema, des paroles du Shoul'han Arouh il semble qu'il faut penser au sens PENDANT la prononciation. Et comme vous me l'aviez rapporte Le shoul'han arou'h harav baal hatanya est me'hadesh que l'on peut COMPLETER la kavana après avoir terminé de prononcer le mot. Et tel est l'avis des Guedolim de notre époque [Steipeler, Rav Elyashiv, et c'est surement ce qu'a voulu dire aussi Rav Auerbach].

Est ce que cela veut dire qu'il y a une différence entre la kavana dans le shema (du moins le mot e'had) et celle dans la tefila ?
Si oui pour quelle raison y aurait il une différence?
Merci

(ce commentaire est une suite de la question 52232)
Anouchka M.
18/04/2020 - 21h43
Merci beaucoup!!

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