Bonjour,
Quelles sont les Kavanot à avoir pendant que l'on écoute le Chofar à Roch Hachana ? A Kippour ? Y a-t-il une différence entre homme et femme ?
Merci.
Bonjour,
1. Lorsque l’on entend la sonnerie du Chofar, il est interdit de penser à quoi que ce soit !
La Mitsva s’accomplit en écoutant la sonnerie.
Si l’on plonge dans des pensées, aussi saintes soient-elles, cela nuira à la concentration et l’on manquera l’écoute des différents sons du Chofar.
2. Cependant, avant que l’officiant ne commence à sonner, il faut penser au fait que nous allons accomplir une Mitsva positive recommandée par la Torah ».
3. Avant l’écoute du Chofar, il est vivement conseillé de penser aux raisons de la Mitsva.
L’auteur des raisons qui suivent est Rav Saadia Gaon [882-942 / 4642-4702]. Elles figurent dans certains Ma’hzorim de Roch Hachana. Six des dix raisons sont rapportées ci-dessous :
Première raison
Le jour de Roch Hachana, Hachem est devenu le Roi du monde puisqu’il a créé le monde et le premier homme - Adam Harichone qui reconnut Sa grandeur et Sa puissance.
La sonnerie du Chofar est une manière solennelle d’annoncer à tous la nomination du Roi des rois.
Nous devons, donc, prendre conscience de la royauté d’Hachem, accepter sur soi toutes Ses Mitsvot et diriger notre vie ainsi que nos pensées conformément à Sa volonté.
Seconde raison
Les deux jours de Roch Hachana sont les deux premiers des « Dix jours de Techouva ».
Cette période est propice au rapprochement vers Hachem et il ne faut pas manquer le moindre instant car il est possible de bénéficier d’une grande divine.
La sonnerie du Chofar annonce le début de cette période.
Troisième raison
La sonnerie du Chofar doit nous rappeler le don de la Torah au mont Sinaï qui était accompagnée par une formidable manifestation de tonnerres, d’éclairs, de fumée, de sons de Chofar et de flammes. Voir Chémot, chapitre 19, versets 16-19.
Nous devons, donc, penser à nous améliorer dans notre pratique des Mitsvot ainsi que dans notre Emouna et agir comme nos ancêtres qui, dans un élan de sainteté méritoire, se sont écriés : « Naassé Vénichma » - « Nos ferons et nous écouterons.
Quatrième raison
Cela doit nous rappeler la Akédat Its’hak. Un bélier [ayant des cornes avec lesquelles nous fabriquons le Chofar] fut offert à sa place.
Avraham Avinou et Its’hak Avinou sont les exemples type de la soumission à la volonté d’Hachem.
Quel est notre niveau par rapport au leur ?
Nous devons faire tous les efforts pour essayer de leur ressembler.
Cinquième raison
La sonnerie du Chofar brise le cœur de celui qui l’entend.
En ce jour de Roch Hachana, avoir le cœur brisé est le meilleur moyen permettant d’espérer une bonne année.
Pourquoi ?
Une personne au cœur brisé ne faute plus et regrette ls fautes commises.
Sixième raison
Les sons du Chofar rappellent les sonneries que faisaient retentir nos ennemis au moment de la destruction du Beth Hamikdach. Voir Yermiya [Jérémie], chapitre 4, verset 19.
Ceci est censé nous mener vers une amélioration de nos actions et vers des prières profondes pour la reconstruction.
Septième raison
Le son du Choffar est censé nous rappeler le Choffar qui retentira au moment où tous les juifs du monde se rassembleront à Yéroushalaïm. Voir Yéchaya [Isaïe], chapitre 27, verset 13.
Nous devons donc aspirer à ce grand jour.
Certains de nos maîtres, apportent une autre raison :
C’est pour apeurer le Satan.
Soit, pour lui faire croire que Machia’h arrive et qu’il ne puisse plus trouver d’argument pour accuser [lorsque Machia’h viendra, le son du Chofar retentira [voir Yéshaya, chapitre 27, verset 13] et le Satan disparaîtra].
Soit, tout simplement, pour lui faire peur par les sonneries et qu’il ne puisse pas nous accuser.
Voir Ya’bets [1697-1776] dans son Siddour.
Les femmes ne sont pas tenues d’écouter le Chofar. Voir Choul’han ‘Aroukh, Ora’h ‘Haïm, chapitre 589, Halakha 3.
Si elles désirent tout de même l’écouter, les pensées à avoir sont identiques.
A la sortie de Yom Kippour, il faut sonner du Chofar. Ceci est mentionné dans le Choul’han ‘Aroukh, chapitre 623, Halakha 6.
Les deux raisons essentielles sont :
A. Pour marquer la fin du jour le plus saint de l’année et le moment où, si l’on peut s’exprimer ainsi, la présence divine devient moins palpable.
B. Pour annoncer à tous les fidèles qu’à la sortie de Yom Kippour, il faut être joyeux et confiant, qu’il faut prendre un repas copieux et souhaiter à son entourage « Bonne fête » comme il est habituel de le faire durant le Chabbath et le Yom-Tov.
Voir Michna Broura, chapitre 623, passage 12 et Baère Hétève, passage 6.
Je suis à ta disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.