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Kaddich : jusqu'où répondre ?

Rédigé le Mardi 20 Janvier 2015
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Pouvez-vous m'indiquer précisément jusqu'où nous devons répondre dans le Kaddich s'il-vous-plaît ?

Merci.

La réponse de Rav Freddy ELBAZE
Rav Freddy ELBAZE
1949 réponses

Chalom,

Tout d'abord, il est nécessaire d'éclaircir la pensée de Maran le Choul'han Aroukh dans le chapitre 56.

En effet, Maran dit que celui qui répond "Yéhé Chémé Rabba" jusqu'à "Almaya" se trompe, car on ne peut pas dissocier "Almaya" du mot "Yitbarakh" qui le suit.

Cette Halakha est basée sur le Midrach suivant : Rabbi Eléazar ben Rabbi Yossi a dit : "Un jour j'étais en chemin, et je rencontrais Eliyahou Hanavi qui marchait avec 400 ânes chargés. Je lui dis : "Que signifie ces ânes chargés ?" Il répondit en disant qu'il s'agissait d'ânes chargés de colère ou de courroux pour punir ceux qui parlent entre Kaddich et Barékhou (le matin), entre deux Brakhot du Chéma', entre deux chapitres du Chéma', entre Yéhé Chémé Rabba et Yitbarakh".

De là, on déduit qu'il n'est pas permis de parler entre "Almaya" et "Yitbarakh", il ne faut donc pas dissocier ces deux mots. Ainsi a tranché Rabbi Yossef Guikatilia, et plus tard Maran le Choul'han Aroukh.

Cependant, puisque plusieurs décisionnaires sont en désaccord avec Maran en disant que l'on doit répondre jusqu'à "Almaya" (le Gaon de Vilna), c'est pourquoi si l'on doit interrompre notre passage pour répondre au Kaddich, il ne sera pas possible de répondre jusqu'à "Yitbarakh", mais uniquement jusqu'à "Almaya".

Mais notre maître Rav Ovadia Yossef a tranché que la Halakha pour les Séfarades est comme Maran le Choul'han Aroukh, et il faudra donc répondre que jusqu'à "Yitbarakh" (lorsque l'on se trouve par exemple dans Kriat Chéma').

Dans le Traité Chabbath (119), il est rapporté que quiconque répond "Yéhé Chémé Rabba" de toutes ses forces (Békol Ko'ho = Koa'h = valeur numérique de 28), on lui déchirera tous ses mauvais décrets.

Maran le Beth Yossef pense qu'il s'agit de 28 mots; il faudra donc répondre jusqu'à "Bé'alma". D'autres pensent qu'il faut répondre 28 lettres; jusqu'a "Almaya Yitbarakh".

Ainsi, le Minhag chez les Séfarades est de répondre au Kaddich jusqu'à 28 mots ("Bé'alma"), et le Minhag chez les Ashkénazes est de répondre 28 lettres (jusqu'à "Almaya Yitbarakh"). Selon le Gaon de Vilna, il faudra répondre jusqu'à "Almaya".

Maran Rav Ovadia Yossef dit que si l'on se trouve dans le Chéma', on ne répondra que jusqu'à "Yitbarakh", mais si l'on se trouve dans les Psouké Dézimra (Achré, Hallélouy-a etc.), on pourra s'interrompre et répondre jusqu'à "Bé'alma".

En conclusion :

L'usage chez les Ashkénazes est de toujours répondre jusqu'à "Almaya Yitbarakh", ou bien de suivre le Gaon de Vilna et de répondre jusqu'à "Almaya" (en réalité les 28 lettres vont jusqu'à Almaya).

L'usage chez les Séfarades est de suivre l'opinion de Maran le Choul'han Aroukh et de répondre jusqu'à "Bé'alma", sauf si l'on se trouve dans le Chéma' ou dans ses Brakhot, où l'on ne répondra que jusqu'à 'Yitbarakh".

Kol Touv.

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