Bonjour Rav,
Il y a à Prague et dans d'autres pays d'Europe des synagogues qui ont été transformées en musée d'histoire Juive, fermés le Chabbath. Dans ces lieux, parfois, on y donne des concerts.
Dans le cas où la Rabbanoute du pays aurait procédé à "l'annulation de la Kédoucha" du lieu, est-il permis d'y écouter de la.musique ?
Chalom Ouvrakha,
Un des moyens qui pourrait enlever la sainteté de ces synagogues est de les vendre à un juif [voir Choul'han Aroukh 154-1 et 7] ou éventuellement à un non-juif [voir Dovev Mécharim tome 2-44].
Le vendeur devra utiliser l'argent de la vente pour l'achat de choses saintes, comme par exemple un Séfer Torah.
Et même si la synagogue se trouvait dans une grande ville, comme à Prague, on pourra s'appuyer sur la dérogation susmentionnée, et la vendre à un juif [Yé'havé Da'at tome 2-18].
Dans le même ordre d'idées, on pourra enlever la Kedoucha avec un corps rabbinique [voir Mabit tome 3-143, rapporté dans le Maguen Avraham 153,12, et Dagoul Mervava 153,11].
Aussi, il est fort probable que ces synagogues furent construites avec une condition préalable de pouvoir s'en servir pour autre chose en cas de besoin, et cette condition est effective pour les synagogues de la diaspora [voir Choul'han Aroukh 151-11].
Enfin, même si rien n'a été réalisé pour enlever la Kedoucha de ces synagogues, mais du fait qu'il n'y a plus de Minyan aux alentours, il est possible que la Kedoucha n'y soit plus [voir Iguérot Moché tome 1-51].
Au passage, lorsqu'Israël a rendu [ou plus exactement "donné"] les territoires de Gouch Katif aux palestiniens, avec l'espérance d'une paix future, on savait très bien que ces derniers allaient se faire un plaisir de détruire les synagogues qui s'y trouvaient, et on aurait dû vendre ces lieux saints pour enlever la Kedoucha, et, ainsi, éviter leur mépris [voir 'Hatam Sofer Siman 31, Mahari Chetif Siman 69-11, Techourat Chay tome 1-353, Har Tsvi Ora'h 'Haïm 1-80].
Conclusion : il est permis d'écouter de la musique dans ces synagogues, car la sainteté n'y est plus. Il est tout de même préférable de s'abstenir de le faire.
Kol Touv.
