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Jeûne du 9 Av repoussé : une accouchée doit-elle jeûner ?

Rédigé le Mardi 21 Juillet 2015
La question de Deborah O.

Bonjour Rav,

J'ai accouché il y a un mois et demi grâce à D.ieu, et j'allaite exclusivement.

Suis-je obligée de jeûner pendant Ticha Béav ? Les avis diffèrent énormément vu que cette année, le jeune est repoussée.

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40281 réponses

Bonjour,

Ci-dessous, les détails concernant le jeûne du 9 Av repoussé, concernant une femme ayant accouché :

Vous n'avez pas l'obligation de jeûner et ce, tant que vous allaitez. Voir Né'hamat Israël, chapitre 29, Halakha 5, note 20.

Si vous avez cessé l'allaitement et que vous pensez ne pas pouvoir jeûner, il n'est pas nécessaire de jeûner. Voir Michna Broura, chapitre 554, passage 14, Né'hamat Israël, chapitre 29, Halakha 5, note 20, Tchouvot Véhanhagot, volume 2, question 253 et Pisské Tchouvot, chapitre 550, passage 1.

Selon Rav Ovadia Yossef, dans les 24 mois suivant l'accouchement, vous n'êtes pas tenue de jeûner [même si vous n'allaitez pas le bébé] mais si cela vous est possible, vous ne mangerez qu'après avoir jeûné quelques heures en matinée.

Voir Yé'havé Daat, volume 1, question 35, passage "Véhagdarat Ménika", Yabia Omer - Ora'h 'Haïm, volume 5, question 40, passage 5, Torat Hamoadim, page 249, 'Hazon Ovadia - Pourim, page 38 et Yé'havé Daat, volume 3, question 40.

A la fin de la note 6 [dans 'Hazon Ovadia - Pourim, page 38], Rav Ovadia Yossef rapporte l'opinion de Rav Meïr Mazouz dans Sansan Léyaïr, page 187 : si la femme est dans les 24 mois qui suivent l’accouchement et qu'elle n'allaite pas : si elle se sent bien, elle doit jeûner. Si elle ne se sent pas bien, elle est exemptée du jeûne.

Il conclut en disant : "Il est bien de suivre cet avis" [apparemment, ce n'est pas une obligation].

D'après certains décisionnaires et Rav Bentsion Aba Chaoul, le jeûne du 9 Av repoussé au 10 Av a la même importance que s'il avait été observé le 9 Av. Voir Or Létsion, volume 3, chapitre 29, question 3. Voici un résumé de cette opinion :

C’est, uniquement, si la femme enceinte rencontre une complication médicale ou si elle a, vraiment, du mal à supporter le jeûne qu’elle est exemptée de l’obligation de jeûner,

Les détails à connaître lorsque le jeûne du 9 Av est repoussé : 

1. La femme à qui on autorise de manger doit obligatoirement réciter la Havdala avant de consommer quoi que ce soit.

2. On ne récite pas la Brakha des Béssamim.

3. Les femmes sépharades et ashkénazes peuvent réciter la Brakha "Boré Méoré Haèch" sur la bougie. Voir Torat Hamoadim, volume 4, chapitre 9, Halakha 2, Chévet Halévi, volume 7, question 77 et Né'hamat Israël, chapitre 39, Halakha 8, note 236.

D'après certains, pour une femme ashkénaze, il est préférable que son mari récite la Brakha pour l'acquitter. Voir Pisské Tchouvot, chapitre 556, passage 1.

4. D'après les décisionnaires ashkénazes, le mari de la femme enceinte devra lui réciter la Havdala.

5. C'est la femme qui devra boire le jus de raisin [voir Michna Broura, chapitre 296, passage 35].

6. A la sortie du jeûne, le mari ne récitera pas à nouveau la Havdala.

7. Si la femme n'est pas en mesure de boire le jus de raisin, c'est un enfant qui le boira.

8. Si, pour une raison ou une autre, le mari ne peut pas réciter la Havdala, c'est la femme enceinte elle-même qui la récitera et qui boira le jus de raisin [voir Michna Broura, chapitre 296, passage 35].

Je suis à votre disposition, Bé'ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Pour toute question, appelez-nous : à partir de la France : 01.80.20.50.00 - A partir d'Israël : 02.374.15.15

Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

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