Bonjour,
Je viens d'écouter le cours du Rav Touitou sur les rapports entre les beaux-parents et les belles-filles.
Ce cours était passionnant et a éclairci plusieurs points.
Cependant, un cas de figure n'a pas été abordé : dans le cas de beaux-parents intrusifs et malveillants, mais avec un mari qui accuse sa femme d'inventer ces situations gênantes ou de les exagérer, que faire ?
Si le mari ne se place JAMAIS du côté de sa femme, ne la soutient jamais face à ces situations ? Pour lui, se placer du côté de sa femme serait synonyme de "cracher sur ses propres parents".
Nous sommes parents depuis peu, la situation était très difficile déjà avant la grossesse, mais à ce jour, tout va de plus en plus mal. Face à un mari totalement silencieux, j'ai du m'exprimer toute seule et j'ai manqué de respect à mes beaux-parents, rongée par des sentiments que j'aimerais tellement éloigner de mon cœur : la colère, la rancune et la frustration.
Depuis quelques temps, j'ai une " tolérance zéro", je suis contrariée même devant des situations pour lesquelles je devrais à priori passer outre, entretenue par le fait que mon mari ne me défend jamais et qu'il faut bien que je me protège moi-même.
J'envisage sérieusement le divorce devant une situation qui me ronge et la solitude dans laquelle je me trouve face à cela.
Je précise que nous avons déjà tenté d'en discuter avec une personne compétente dans le cadre de la Maison de la Famille, mais que cela n'a malheureusement rien résolu.
Nous n'arrivons plus a échanger quelques mots sans que cela n'aboutisse à une dispute. Nous ne nous confions plus, ne partageons plus rien, n'avons plus de projets en commun.
Quelle doit être ma ligne de conduite ? J'imagine qu'il doit être difficile de répondre à ce type de questions, la situation étant tellement complexe, mais je tente quand même ma chance, je ne sais vraiment pas comment me comporter. Notre bébé a quelques mois.
Merci et désolée de la longueur du message.
Madame bonjour,
Tout d'abord, comprenez qu'il est extrêmement difficile de répondre à une question de Chalom Baït lorsque l'on entend qu'un seul membre du couple. Cependant, d'après vos dires, il semble que votre époux ait effectivement mal canalisé ses priorités. Si la Torah nous demande, la première année du couple, de se séparer des parents respectifs c'est justement pour leur donner une année d'apprentissage et de canalisation totale l'un pour l'autre. Vivre à deux, cela s'apprend, ce n'est pas un réflexe naturel...
De leurs côtés également, les parents et beaux-parents respectifs se doivent de garder une distance pour laisser le nouveau couple se construire et apprendre à s'apprécier. Les belle-mères, qui par souci de protection de leur progéniture s'introduisent dans le foyer, ne réalisent pas combien elles le détruisent, souvent de façon inconsciente.
Concernant votre époux, il est primordial qu'il remette certaines définitions en place. Il est quasi-impossible de réussir son couple (comme la Torah le demande) sans avoir reçu une véritable formation pour jeunes mariés. Je vous conseille donc vivement, tous les deux, d'en suivre une sérieuse. En attendant il serait bien qu'il écoute les cours que j'ai donnés qui traitent de ce sujet et qu'il pourra trouver sur ce site de Torah-Box :
Et plus particulèrement celui-ci : http://www.torah-box.com/famille/chalom-bayt/chalom-bayit-7-9-notre-epouse-la-priorite_1835.html
Attention : vous devez trouver une manière à ce que votre mari écoute ces cours sur le conseil d'une tierce personne et non par vous directement. Sinon il prendra cela probablement pour une attaque comme quoi il n'assume pas son rôle et ne sera donc en rien à l'écoute de ces cours dans le but est de déclencher chez lui un travail intérieur.
De votre côté, je vous conseillerai 2 choses :
Premièrement : mettre en valeur certaines qualités de vos beaux-parents devant votre époux de façon à ce que celui-ci comprenne que c'est uniquement leur comportement qui vous dérange et en rien leur personnalité directe.
Deuxièmement : organisez une rencontre en tête-à-tête avec votre belle-mère durant laquelle vous allez lui demander pardon concernant vos paroles ou agissements qui auraient pu les blesser. Je sais que cela sera extrêmement difficile pour vous, cependant cela me semble une condition sine qua non pour que vous puissiez par la suite faire intervenir, le plus discrètement possible, une personne tierce qui viendra leur conseiller de ne plus intervenir directement au sein de votre foyer. Ils ne pourront, cependant, recevoir une telle remarque que s'ils auront repris confiance en vous.
[Au-delà de cela, Yom Kippour arrive à grands pas et vous savez pertinemment que la Téchouva de nos fautes ne peut être acceptée qu'après avoir rétabli le Chalom avec toutes les personnes que l'on aurait blessé de façon volontaire ou involontaire, justifiée ou non.]
Je suis conscient que cette épreuve sera difficile pour vous à surmonter, mais c'est justement en trouvant et énonçant les qualités de vos beaux-parents (en dépit de ce défaut majeur dont ils font preuve au sein de votre couple) que vous parviendrez également à éveiller en eux un sentiment de Téchouva et donc un changement dans leur comportement.
Béhatslah'a.