Chalom Rav,
Je vous écrits par rapport à un trait de caractère que je souhaite corriger.
Mon entourage me considère comme une personne plutôt agréable (et je ne pense pas me surestimer), mais, comment dire... je suis excessivement lent (d'esprit...), et même moi je ne me supporte plus !
Certains diront que je suis lunatique, d'autres que je ne suis pas assez éveillé, ou encore que je suis un endormi, un lourd, et j'en passe...
Bref, je ne suis pas celui qui capte ou qui réagit au quart de tour !
Je n'écris pas cela pour me plaindre, mais je suis prêt à faire tous les efforts.
Dans le livre sur le Rambam que Torah-Box a édité, il est écrit que pour parvenir à corriger un défaut il faut adopter un comportement à l'extrême opposé, mais dans le cas présent, je ne sais pas quoi faire.
Y a-t-il une prière ou un engagement sur soi pour "traiter" ce problème ?
En vous remerciant par avance pour tous les efforts que vous faites pour traiter chacune des questions qui vous sont posées chaque jour.
Chalom Ouvrakha,
Tout d'abord, il faut savoir que la lenteur peut être (ou devenir) un atout. En effet, les personnes lentes d'esprit sont souvent plus profondes. Je ne vous écris pas cela pour vous réconforter, mais tout simplement parce que c'est ce que j'ai pu constater à la Yéchiva et au Collel dans lequel je me trouve.
Mais il est vrai que, si cette situation vous déplait, c'est qu'il faut modifier certains points, mais comment ?
Il faut essayer de régler le problème à la base : d'où vient cette "lenteur" ? Selon nos écrits, cela peut provenir d'une sous-estimation de sa personne (voir Nédarim 36a et Rav 'Haïm Vital dans le Cha'aré Hakedoucha dans l'élément de la poussière - Yessod Ha'afar). Cette possibilité peut être confirmé avec plus de certitude si, pour certaines choses, vous n'êtes pas lent (pour reprendre vos termes).
Vous devez donc prendre conscience de votre importance, surtout en ce qui concerne la Torah et les Mitsvot. Vous êtes unique, et la Mitsva ou la bonne action que vous devez réaliser est elle aussi unique, puisqu'elle est réalisée par vous... Alors empressez-vous de la faire avec fierté, et donc en vitesse.
Comme le conseille le Rav Wolbe ('Alé Chour tome 2, Cha'ar 2, chapitre 12), nous allons commencer par nous occuper d'une attitude "négative" isolée que nous réalisons avec lenteur, et nous allons nous efforcer, sans que cela soit désagréable, de la réaliser rapidement.
Par exemple, si vous réfléchissez à de la Torah "trop" lentement, reprenez l'idée une deuxième et une troisième fois en y méditant de plus en plus rapidement.
Autre exemple, si vous vous levez lentement pour aller prier, sachez qu'Hachem vous attend à la synagogue, allez-y vite !
Après plusieurs semaines, et une fois que vous avez gagné du terrain, essayez de réaliser la même chose pour un autre point, par exemple de donner la Tsédaka de manière plus rapide...
Lorsque vous en serez là, veuillez nous recontacter pour que l'on puisse continuer, car nous n'en sommes qu'au début.
Je profite de l'occasion pour vous raconter qu'une fois, mon maître, que D.ieu repose son âme, le Rav Nissim Rebibo, m'avait dit un raisonnement extrêmement complexe sur une question que je venais de lui soumettre. Je me suis alors permis de lui demander comment pouvait-il réfléchir aussi vite sur des choses tellement complexes, et il me répondit qu'il s'entrainait en permanence à réfléchir vite et juste.
Békarov, et Béhatsla'ha pour vous.
Kol Touv.