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Je sais qu'elle m'a volé, le lui dire ?

Rédigé le Mardi 10 Mai 2016
La question de Avi L.

Cher Rav,

Je suis dans une situation compliquée, c'est pour cela que j'ai besoin de votre aide.

Je ne sais pas comment dire à une personne que je sais qu'elle m'a pris quelque chose qui m'appartient, et que ce n'est pas bien de faire ça.

Ça me fait beaucoup de peine, car je sais que ce n'est pas bien et qu'on est tous responsable de notre prochain.

J'espère que D.ieu m'aidera pour résoudre cette situation. J'ai donc besoin de savoir comment agir selon Sa volonté.

Merci beaucoup pour tout.

Des bonnes nouvelles.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

1. En ce qui concerne la chose qui vous appartient et qui a été prise sans votre permission :

Si vous êtes certain que la chose vous appartient, il vous est permis de la récupérer [de préférence : sans qu'elle s'en aperçoive : au moment de la récupération et par la suite également. Mais ce n'est pas obligatoire. C'est uniquement pour éviter une situation désobligeante].

Voir Choul'han 'Aroukh - 'Hochen Michpat, chapitre 4, Halakha 1 et Michpété Hatorah, Baba Kama, questions 42 et 48.

2. Tout d'abord, il faut accorder à la personne en question le bénéfice du doute et [dans la mesure du possible] la juger avec indulgence.

Etes-vous certain qu'elle savait que l'objet vous appartenait ?

Etes-vous certain qu'elle a connaissance des lois et de la gravité du vol ?

Nous avons la Mitsva de nous abstenir de condamner qui que ce soit et ne pas le rejeter. Ceci est l'une des 613 Mitsvot. Voir fin du Rachi sur Vayikra, chapitre 19, verset 15.

3. Vous avez l'obligation de prier Hachem pour qu'elle regrette sa manière de faire et qu'elle puisse mériter de connaître la vraie conduite à adopter dans la vie.

Dans vos trois prières journalières, priez pour elle dans le passage commençant par "Chéma’ Kolénou". De telles prières sont toujours exaucées.

4. Si vous craignez de l'offusquer en lui faisant des remontrances, vous avez le devoir de ne pas lui en faire et d'attendre le moment propice.

5. Si vous désirez que la personne en question ne soit pas punie pour avoir transgressé une interdiction, il vous est possible de renoncer à la chose et pardonner ce qui a été fait.

Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

N.B.

Une question semblable a été posée à l'un des Dayanim à Yérouchalaïm :

Un jeune homme [Ya’acov] dormait sur son lit dans un établissement.

L'un de ses "amis" [Avraham] pénètre dans la chambre et s'empare de son porte-monnaie.

Ya’acov ne dormait que d'un seul œil mais n'osa pas gêner l'intervenant.

Le lendemain, il prit son courage à deux mains et lui adressa des remontrances.

Avraham renia totalement...

Quelques jours plus tard, on transmit une somme d'argent à Ya’acov afin qu'il la remette à Avraham.

Est-il permis à Ya’acov de ne pas remettre cette somme d'argent à Avraham pour se faire rembourser le vol subi ?

Réponse : Oui.

Pour des détails supplémentaires, voir Michpété Hatorah, Baba Kama, questions 42 et 48.

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