Bonjour Rav,
Comment faire Chabbath si l'on reçoit un colis ?
Chalom Ouvrakha,
Votre cas est explicite dans le Choul'han Aroukh (325, 8), où il est écrit que s'il n'y a pas de problème de Mouktsé (par exemple s'il s'agit d'un colis avec des vêtements etc.), vous pouvez l'accepter (en laissant le non-juif le rentrer chez vous et le poser), et vous pouvez le transporter d'un endroit à un autre chez vous, mais vous ne pouvez pas en profiter (voir Choul'han Aroukh 515).
La permission de laisser le non-juif poser le colis dans le domaine privé du juif est donnée lorsque la marchandise n'appartient pas encore au juif [voir Rama 307-22]. Mais si la marchandise appartient déjà au juif et que le non-juif désirerait la rentrer dans le domaine privé du juif, cela est interdit [voir Choul'han Aroukh 246-2 et 252-1].
Si cela pose tout de même un problème de grand litige, on pourra être tolérant et permettre au non-juif de rentrer la marchandise, même si celle-ci appartient au juif [voir Choul'han Aroukh 325-2].
Vous ne pourrez en profiter qu'à Motsaé Chabbath, en calculant le temps que le non-juif a pris pour vous l'amener Chabbath. Par exemple, si le colis était à la poste vendredi et que le Chabbath matin le non-juif a pris deux heures pour vous l'amener, vous devrez attendre deux heures après la sortie de Chabbath pour pouvoir en profiter.
Cependant, certains exigent de ne réaliser ce calcul qu'à partir de lundi matin, puisque Motsaé Chabbath et dimanche la poste est fermée et que, en pratique, il est impossible de faire venir un colis pendant cette période.
Enfin, beaucoup de décisionnaires veulent permettre de profiter des affaires, etc. en se fondant sur le fait que, de nos jours, c'est une société qui envoie le non-juif, et ce dernier réalise son acte "pour" la société et non pas pour le juif, et il sera donc permis de profiter des affaires qui se trouvent dans ce colis.
On pourra bien entendu s'appuyer sur cet avis.
Kol Touv.