Kvod Harav,
Si on se retient de prêter de l'argent alors qu'on en a, fait-on un péché ou bien a-t-on simplement manqué une occasion de faire une Mitsva ?
Bonjour,
Lorsqu’une personne qui a des fonds disponibles se retient sans raison valable de prêter de l’argent à celui qui en a besoin, outre le fait de violer la Mitsva positive de prêter de l’argent, outrepasse l’injonction de la Torah « Garde-toi, de peur de nourrir une pensée perverse en ton cœur » (Dévarim, 15 : 9), établie par rapport au prêt d’argent à la veille de la Chémita (la septième année/ année Chabbatique). La redondance dans le verset – « Garde-toi » et « de peur de » – implique deux interdits. Nos Sages disent même qu'une personne qui agit ainsi ressemble à un idolâtre...
Se retenir de prêter de l’argent peut parfois constituer une violation de l’interdit de se venger et de tenir rancune. Par conséquent, il est important de continuer à prêter avec courtoisie même à une personne qui a refusé au prêteur une faveur dans le passé. De même, on doit être attentif à éviter de violer l’interdit de « Ne hais point ton frère en ton cœur » (Vayikra, 19 : 17). En fait, nous sommes tenus d’aider même le mécréant, que nous sommes par ailleurs autorisés Halakhiquement à haïr, de le soutenir et de lui prêter selon ses besoins.
La seule personne à qui nous n’avons pas besoin de prêter sont les Juifs qui se sont exclus d’eux-mêmes, du fait de leurs actions, de l’âme commune du Peuple Juif et en conséquence, ne bénéficient pas des privilèges réservés à nos frères juifs. (Définir un Juif errant comme entrant dans cette catégorie Halakhique est un sujet très délicat et ne doit pas être appliqué sans une extrême attention et la consultation d’un Rav.)
On ne doit pas prêter de l’argent à quelqu’un dont l’objectif est de commettre une transgression. Cela constitue la violation de l’injonction « Ne place pas un obstacle devant un aveugle » (pousser quelqu’un à la faute), ainsi qu’une violation de l’interdit d’assister quelqu’un à fauter.
Kol Touv.