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Je fais des recherches sur le Nom de D.ieu

Rédigé le Samedi 8 Novembre 2014
La question de Pierre G.

Bonjour à tous les Rabbanims !

J'ai dernièrement fait des recherches sur le Nom de D.ieu. J'ai donc quelques questions à ce propos.

Certains essayent d'injecter des voyelles dans YHWH afin de pouvoir prononcer le Nom. D'autres se basent sur Yahudah, qui s'écrit comme le Nom de D.ieu avec un Daleth en plus, alors ils ôtent le D ce qui donne Yahuah, et ils prétendent que D.ieu s'appelle ainsi.

Il y a ceux qui regardent la réponse d'Hachem à Moïse lorsque qu'Il lui a révélé Son identité en lui disant : aHaYaH asher aHaYaH. Ils pensent donc qu'AHAYAH est le nom du Créateur.

AHAYAH étant éloigné de YHWH, certains accusent donc certains Juifs, comme ceux qui étudient la Kabbale, d'avoir ajouté YHWH à la Bible, mais qu'initialement le Nom divin était écrit AHYH.

Pouvez-vous m'aider car tous les mondes se basent sur des faits a priori solides et j'aurais donc besoin d'expert.

Merci d'avance et qu'Hachem vous bénisse !

La réponse de Rav Mordehai BITTON
Rav Mordehai BITTON
1566 réponses

Chalom,

Les Noms divins qui apparaissent dans la Torah (car il y en a qui n'apparaissent pas ouvertement, mais Qui sont logés dans des structures du texte - initiales, fins de mots, valeurs numériques, réécriture du mot ou du verset) expriment d'abord et avant tout les structures de l'intervention de D.ieu dans Sa création.

Par exemple, le nom ELOKIM a pour valeur numérique HATEVA-la nature. Il exprime le suprématie de D.ie sur les lois naturelles qu'Il a créées, mais aussi le fait que ses lois naturelles recèlent des forces inexorables, permanentes et régulières dans leurs manifestations. Ces lois sont contrôlées par Le Maître absolu de toutes les créatures, D.ieu Lui-même.

Le nom Cha-D-a, puis Y (prononcer Kel Chakaï) exprime le fait que D.ieu peut bousculer Ses propres lois mises en œuvre pour faire exister la création dans Ses lois naturelles. C'est par ce Nom qu'il fera connaitre à Avraham la circoncision, et tout ce qui en découle (naissance d'Its'hak, continuation miraculeuse du peuple juif avec un enfant conçu à un âge avancé etc. etc.).

Le nom EKIEH qui apparait dans le dialogue entre Moché et Hachem, lorsqu'Il lui enjoint d'aller libérer les Bné Israël sert à manifester la toute puissance de D.ieu dans les différents exils, Son intervention salvatrice qui garantira la pérennité d'Israël.

On pourrait multiplier les exemples, ce qui n'est pas souhaitable dans les forums internet. Je ne vous ai donné que les quelques éléments expliqués par Rachi, et les commentateurs du Pchat (sens dit littéral; il faudrait plutôt dire : le sens diffusé et diffusable, et donc possible à cerner même de manière superficielle pour les petits êtres que nous sommes face à cette manifestation de Sagesse infinie telle qu'elle s'exprime dans la Torah). Aller plus loin, c'est mettre des données cabalistiques à la portée de gens qui n'ont pas étudié l'ensemble des textes du Talmud avec leurs commentateurs, l'ensemble du Choul'han Aroukh avec ses commentateurs, qui n'ont donc peut-être pas encore commencé à affiner leur caractère au point de ne jamais se mettre en colère, qui servent D.ieu selon les règles posées par la Torah et nos Sages en toute circonstance, avec joie et bonhommie.

Plus précisément, ce serait contredire nos maîtres qui nous ont interdit de toucher à la Kabbale (dans sa partie liée aux Noms divins, et dans ses parties les plus profondes) tant que l'on n'a pas parcouru ce "petit" chemin d'étude.

Quant à ceux qui prétendent que des textes ou des Noms ont été rajoutés, il faut les classer dans le vilaine catégorie des thuriféraires (personnes qui vantent avec excès) de la critique biblique.

Cette école pensait que les dates des évènements racontés dans la Torah n'étaient pas valables, car "le chameau n'avait pas été domestiqué à l'époque du voyage d'Avraham depuis Ur vers Cana'an, que l'on ne trouve pas de traces de passage des hébreux en Egypte etc. etc.".

On sait aujourd'hui que l'histoire de l'Egypte ancienne nous est connue par un prêtre égyptien nommé Manéthon, qui vécut 3 siècles avant notre ère. Celui-ci a artificiellement allongé l'histoire de sa civilisation de 600 ans en ajoutant une septième dynastie inconnue, en créant une dynastie zéro qui fut le point de départ d'une Egypte "probablement fondée par des dieux il y a 18000 ans environ - au passage, admirez le précision. Or toutes les datations de l'antiquité dépendant de la datation en égyptologie. Je pense que cette donnée, à elle seule, permet de situer ces critiques dans un rayon aujourd'hui bien connu, celui des rationalistes français du 18ème siècle, qui fut un siècle d'obscurité. En effet, au lieu de se battre avec les dogmes du christianisme en retournant aux sources du texte hébreu de la Torah, comme le firent nombre d'humanistes et d'hébraïstes de la renaissance, ces penseurs ont préféré jeter le bébé, la baignoire, le carrelage et finalement toute la salle de bain, ce qui leur interdit ce fabuleux trajet qui fit Newton, et qui le conduisit aux portes de le conversion.

On a en effet retrouvé dans les notes manuscrites de Newton, vendues en 1936 à la salle des ventes de Sotheby's, des centaines de pages annotées en hébreu, suite aux cours qu'il reçut du rabbin Abendanan, arrivé à Cambridge en 1662. On y lit notamment des commentaires qui montrent que Newton ajoutait au sujet des grecs, des considérations comme celle-ci : "ils ont artificiellement allongé la durée de leur histoire afin de ne pas reconnaitre qu'ils ont tout emprunté aux hébreux en matière de philosophie et de mathématiques" (sources : Koulmous, supplément du magazine israélien Michpa'ha, n°80 qui cite des travaux menés sur ces documents et qui feront bientôt l'objet de publication dans des revues scientifiques).

La critique biblique est le produit d'un vilain tour que l'Europe intellectuelle s'est jouée à elle-même au 18ème siècle, en se refusant le droit de contester la suprématie des dogmes chrétiens en utilisant les textes des témoins du crime : le Talmud des Sages d'Israël, que les clercs de l'église chrétienne méprisaient.

S'enfermer dans son propre piège, jeter la clé dehors et pleurer ensuite en disant qu'on n'a pas la réponse aux questions nées d'une lecture tronquée de la Torah; voilà bien un cocktail qui nous fait bien rire, à nous les juifs du "ghetto" qui n'avons jamais lâché la main des Sages d'Israël, qui n'avons jamais déserté le Talmud, le très nécessaire dictionnaire de la Torah, à qui veut bien se donner les moyens de comprendre un texte IMPENETRABLE, sans les commentaires de ceux qui transmettent depuis le don du Sinaï (excusez du peu).

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