Bonjour,
J'ai trouvé un billet dans mon immeuble.
Nous sommes trois familles juives dans l'immeuble (deux au premier étage, une au deuxième), et cinq familles non-juives. Le billet se trouvait au premier étage.
Ai-je le droit de le prendre ?
En vous remerciant.
Chalom Ouvrakha,
Pour permettre de se servir d'un objet trouvé, il y a deux conditions qui sont à remplir :
- l'objet n'est plus dans le domaine de celui qui l'a perdu, dans sa maison ou dans sa cour, etc.
- celui qui l'a perdu s'est désespéré de le retrouver un jour [Yéouch]. Voir Baba Métsia 22 à 26.
Dans votre cas, puisque l'argent se trouve dans le hall de l'immeuble [ou la cage d'escalier], il n'est pas sorti du domaine de celui qui l'a perdu et donc, même si le propriétaire s'est désespéré, on ne peut pas prendre cet argent [Ramban sur Baba Métsia 26 et Tossefot sur place. Rambam et Raavad Hilkhot Gzéla Vaavéda 16-8, Ksot 259-1, Ma'hané Ephraïm Kinyan 'Hatsèr 7].
Par contre, si ce billet appartenait à un non-juif, la personne qui l'a trouvé pourra dire qu'elle pense comme les nombreux Rabbanim qui sont d'avis que le 'Hatser [la cours ou le hall] n'est pas considéré comme une possession pour le non-juif, et donc, puisque le non-juif s'est désespéré, il pourra prendre ce billet, car ce n'est pas du vol, mais une perte [il est interdit de voler même un non-juif].
Reste à savoir si ce billet appartenait à un juif ou à un non-juif/
La réponse est que, puisque vous avez déjà pris le billet [Mou'hzak], on ira selon la majorité des personnes présentes dans cet immeuble, et même s'il y a des différences entre les étages, comme vous le soulignez judicieusement dans votre courrier, on ira selon la majorité [Rov], comme dans toute la Torah, et ce billet est considéré avoir appartenu à un non-juif, et vous pouvez le prendre [Rambam Hilkhot Gzéla 15-1, Choul'han 'Aroukh 'Hochen Michpat 259-3, Sma Sé'if Katan 6 et 9, et Chakh dans son livre Tokfo Cohen, Ben Ich 'Haï première année Parachat Ki Tavo note 4].
Conclusion : vous pouvez prendre ce billet.
Un grand merci à mon fils Rav Chmouel Chalom, avec qui j'ai pu étudier le sujet de manière très approfondie.
Kol Touv.