Bonjour Rav,
Est-il vrai que l’on n'a pas le droit d’inviter une personne à un événement en sachant pertinemment qu’elle ne pourra pas venir ?
Si oui, pourquoi ?
Toda Rabba.
Bonjour,
1. Si vous êtes certain que la personne refusera votre invitation et vous vous adressez à elle en insistant, uniquement pour lui faire croire "monts et merveilles" afin qu'en retour, elle vous soit reconnaissante ou qu'elle vous rende des services, cela est interdit.
2. Si vous l'invitez pour lui montrer que vous avez de l'estime pour elle, cela est absolument permis.
3. Si vous espérez la convaincre, cela est permis.
Choul'han 'Aroukh - 'Hochen Michpat, chapitre 228, Halakha 6, Choul'han 'Aroukh Harav, Hilkhot Honaa, Halakha 14, Encyclopédia Talmudit, volume 6, page 227.
Tromper son prochain en lui faisant croire que l’on agit pour son bien ou que l’on [a] fait une action à son avantage [même si on ne lui a rien extirpé] est une forme de Gnévat Da’at [vol].
Agir de la sorte est très grave car l’interlocuteur croira, à tort, que l’invitation est adressée de bon cœur. Il se sentira redevable et sera reconnaissant, d’une manière ou d’une autre. Talmud ‘Houlin 94a.
Les sources de la Gnévat Da’at [Guézel Da’at]
L’interdiction de Gnévat Da’at [Guézel Da’at] tire son origine dans la Torah : Vayikra, chapitre 19, verset 12. Que ce soit envers un juif ou un non-juif. Talmud ‘Houlin 94a, Rambam, Hilkhot Déot, chapitre 2, Halakha 6, Choul'han ‘Aroukh - ‘Hochen Michpat, chapitre 228, Halakha 6, Cha’aré Techouva [Rabbénou Yona], partie 3, paragraphe 184. D’après certains de nos maîtres, il s’agit d’une interdiction d’ordre rabbinique. Encyclopédia Talmudit, volume 6, page 226, note 12.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.