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Il m'a fait du mal, comment ne pas le haïr ?

Rédigé le Jeudi 10 Novembre 2016
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Il est écrit dans la Torah qu’il est interdit de se venger, de haïr son prochain et qu’il faut au contraire l’aimer.

Mais lorsque quelqu’un nous a occasionné du tort, en nous faisant perdre notre travail par exemple, sommes-nous des anges pour atteindre le niveau de n’éprouver aucune haine ni aucune rancune envers lui ?

La réponse de Rav Yaakov Israel LUGASSY
Rav Yaakov Israel LUGASSY
308 réponses

Bonjour,

Sachez qu’il n’est pas du ressort de tout un chacun de devenir le Grand en Torah de la génération. D.ieu n’a pas doté tous les Juifs des traits de caractère qui conviennent à ce rôle. Ce n’est pas tout le monde qui peut être un grand ’Hassid comme le Ba'al Chem Tov, un grand Tsaddik comme le Rav Israël Salanter, ou un grand saint comme le Or Ha’haïm Hakadoch !

Cependant, chaque juif même le plus simple, est à même de devenir le Grand de la génération dans le domaine de la foi !

Lorsqu’un homme naît, il est doté d’un potentiel qu’il doit exploiter. Étudier la Torah et la ’Hassidout ou encore prier sont des degrés que l’homme doit acquérir de l’extérieur pour ensuite les intérioriser.

Par contre, la Émouna est accessible à tous. Elle est innée, vrillée au corps de l’homme, qui doit juste la rappeler à son esprit. Plus cette foi est présente à son esprit, plus il s’élève.

Le ’Hafets ’Haïm, dans son livre Ma’hané Israël, explique que la grandeur de l’homme dans le monde futur dépend de sa foi ici-bas.

Plus il parvient à accepter les événements de la vie avec amour et avec une foi pure, plus son niveau de Emouna sera élevé.

Même un Tsaddik ou un érudit en Torah qui n’a pas aiguisé sa foi sera "petit" comparé à un homme simple qui aura travaillé dans ce sens.

En répétant ces deux principes de base selon lesquels « Tout est sous la Hachga’ha de D.ieu ! » et « Tout est pour le bien ! », le juif le plus simple peut devenir un grand homme. Il pourra sans l’ombre d’un doute parvenir à ne pas se venger ni garder rancune contre quiconque.

Yossef Hatsaddik est celui qui mit en pratique par excellence ces deux principes. Il fut le symbole de la pureté en rendant le bien à ses frères qui l’avaient vendu et avaient causé son incarcération pendant douze ans. Il avait à l’esprit que tout était sous Hachga’ha en étant capable d’affirmer : « Ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici mais D.ieu » (Béréchit 45, 8). Yossef était conscient qu’il n’avait aucun contentieux avec eux mais uniquement avec D.ieu.

Deuxièmement, il savait que tout est pour le bien, car il dit : « Vous avez pensé pour le mal et D.ieu l’a transformé en bien. »

En répétant sans cesse ces deux axiomes de base de la foi, il est possible de surmonter les plus gros obstacles et d’être toujours prêt à parer aux accès de colère ou aux risques de déception. C’est ce qui fait la grandeur de l’homme dans le monde à venir.

Par cette réflexion, on peut expliquer le passage du Talmud : « J’ai vu en bas ceux qui étaient en haut et vice versa ! »

Le plus grand érudit en Torah qui n’a pas ancré en lui les principes de la Émouna et qui s’emporte à chaque mésaventure, voit sa table gâchée dans le monde futur.

C’est pourquoi la Guémara (Sota 48b) affirme que le manque de foi des Tsadikim leur vaut la honte et une table gâchée dans le monde futur, alors que le simple juif qui paraît insignifiant ici-bas peut être placé en haut de l’échelle !

Kol Touv.

Mékorot / Sources : Ma'hané Israël.
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