Bonjour Rav,
Pendant 'Hanouka, pourquoi ne met-on pas tellement l'accent sur le miracle de la guerre ? Je trouve qu'on insiste beaucoup sur celui de l'allumage de la Ménora au détriment du premier cité.
Merci.
Chalom Ouvrakha,
Excellente question.
Il est vrai que dans la Guémara Chabbath 21b, on ne fait mention du miracle de la guerre qu'au passage et on ne parle de miracle qu’au sujet des Nérot. Néanmoins, vous n'êtes pas sans savoir que dans "Al Hanissim" nous mentionnons essentiellement le miracle de la guerre et nous ne parlons du miracle des Nérot qu'au passage. Le Rambam, au début des Halakhot de 'Hanouka, nous donne les deux miracles et les deux raisons pour célébrer 'Hanouka. Voir le livre Emek Brakha, page 123.
La réponse que je peux vous donner est la suivante : il y a des moyens et des buts, mais souvent on s'oublie dans les moyens et on en fait un but en soi (voir Beth Halevy à la fin de Béréchit, sur le verset "Et Hachem constata le mal que l'homme faisait").
Par exemple, si on demande à quelqu'un pourquoi il travaille, il répondra que c'est pour vivre (moyen-but). Pourtant, on pourra voir que les gens travaillent tellement qu'ils oublient de vivre, ils donnent toute leur santé pour de l'argent, et, plus tard, ils donneront tout leur argent pour la santé... Ils se sont donc oubliés dans les moyens.
Ainsi, la guerre déclarée contre les Grecs n'était en soi qu'un moyen pour arriver au but d'accomplir pleinement la Torah et les Mitsvot; c'est pourquoi, dès leur réussite de conquête, les 'Hachmonaïm n'ont pas attendu, ils se sont pressés pour allumer aussitôt et constater qu'Hachem est toujours avec eux (voir Sfat Emet 'Hanouka 1877).
C'est pourquoi, bien que ce soit un miracle historique rapporté aussi par le Rambam, on ne s'y attarde pas trop de peur de dévier du véritable but de cette guerre. Ce n'est que lorsque l'on se trouve dans un instant de prière ("Al Hanissim") et que l'on parle à Hachem que l'on ne risque pas de dévier.
Au passage, c'est malheureusement un peu ce qu'il se passe avec certains de nos frères égarés, que D.ieu les garde. Ils sont tellement impliqués par la guerre et la défense de l'état d'Israël, qu'ils oublient parfois que tout le but de ces guerres n'est que pour accomplir les Mitsvot en Israël, et non pour faire des grillades au bord de la mer.
Kol Touv, et 'Hanouka Saméa'h.