Bonjour,
Certains jeunes étudiants ne sont pas attirés par l’étude du Talmud et ne se penchent que sur les textes de Halakha (lois pratiques). Est-il permis d'agir ainsi ?
Merci de votre réponse.
Lorsqu’on possède des diamants, on ne les jette pas. Il ne faut pas si vite abandonner l’étude de la Guémara (Talmud) qui est si importante, la « crème » de la Torah s’y trouve, on y goûte le « miel » de l’Etude. En particulier, celui qui approfondit les propos de Rachi en tentant de les cerner ainsi que toutes les réponses des Tossaphistes, ce qui a motivé leurs explications en profondeur. Avec cette approche, on peut puiser la lumière de la Torah et éprouver une réelle satisfaction spirituelle dans ce monde-ci.
Il faut surtout savoir que celui qui délaisse l’étude de la Guémara, mènera son étude de la Halakha de façon superficielle car le Talmud pousse l’homme à réfléchir correctement, de considérer le sujet sous tous ses angles. De cette façon, on parvient à une clarté absolue dans le sujet traité et on s’éloigne des erreurs de réflexion et des raisonnements illogiques.
J’ai ainsi entendu de la part du Rav Ben Tsion Abba Chaoul Zatsal, que celui qui ne comprend pas correctement le « ’Hochen Michpat » (la partie de la Halakha qui traite du droit) ne peut espérer comprendre le « Orah’ ’Haïm » (sur la vie de tous les jours). Autrement dit, il n’existe pas dans la Torah de sujets qui nécessitent un approfondissement et d’autres qui ne l’exigent pas. Les lois des bénédictions, du Chabbath, des jours de fête, sont-elles simples ? Au contraire, elles sont d’une grande finesse, et seul celui qui étudie la Guémara en profondeur saura pénétrer la Halakha comme il se doit et la comprendre vraiment, en adaptant les différents éléments qui la composent aux réalités de la vie.
Cependant, si après s’être efforcé de comprendre la Guémara plusieurs années de suite, on ne voit pas de réussite et que l’envie d’étudier la Halakha est puissante, il est alors préférable d’étudier les sujets qu’on préfère. Mais ce n’est pas après seulement quelques mois, un ou deux ans qu’on peut prendre la décision de reléguer l’étude de la Guémara au second plan, en accordant la préférence à la Halakha. Il faut peiner plusieurs années sur les deux sortes d’études pour arriver finalement à choisir ce qui nous attire le plus. Certains étudiants apprécient particulièrement le « Pilpoul » (la discussion talmudique), d’autres, la « Békiout » (étude qui tend à élargir les connaissances en réduisant l’approfondissement) avec son lot de révisions intensives. D’autres encore sont attirés par la Halakha, et il convient de prendre conseil auprès du Rav qui nous connait le mieux pour cela.