Bonjour Messieurs les Rabbanim,
Dans Juges chapitre 7, verset 6, il est mentionné le test qu'a fait subir Guid'one à ses hommes.
Il est écrit "Béyadam", traduit par "main" au singulier, sinon on aurait écrit "Bidéèm".
Or, le Talmud 'Avoda Zara 12b informe que les 'Hakhamim ont interdit à l'homme de boire à une main d'un fleuve.
Comment est ce que Guid'one a-t-il pu les élire, alors que la réussite de cette épreuve est en contradiction avec 'Avoda Zara 12b ?
Que D.ieu vous bénisse.
Bonjour,
L’enseignement figurant dans le Talmud 'Avoda Zara 12b, auquel vous faites allusion, est le suivant :
Nos Sages interdisent de boire l’eau d’un fleuve ou d’un étang en apposant sa bouche dans l’eau ou à l’aide d’une seule main.
En agissant ainsi, on risque d’avaler des éléments dangereux.
Lorsque l’on boit à l’aide d’une seule main, on s’empresse de porter la main à la bouche afin que l’eau ne se renverse pas [et l’on ne dispose pas d’assez de temps pour la vérifier].
Voir Rambam, Hilkhot Rotséa’h Ouchmirat Hanéfech, chapitre 11, Halakha 6 et Choul'han ‘Aroukh - ‘Hochen Michpat, chapitre 427, Halakha 9.
Votre question est :
« Dans Juges chapitre 7, verset 6, il est mentionné le test qu'a fait subir Guid'one à ses hommes. Il est écrit "Béyadam", traduit par "main" au singulier, sinon on aurait écrit "Bidéèm". Comment est ce que Guid'one a-t-il pu les élire, alors que la réussite de cette épreuve est en contradiction avec 'Avoda Zara 12b ? »
Réponse :
1. Le sujet mentionné dans le verset 6 du chapitre 7 n’est absolument pas le test de Guid’one. C’est une description de la manière d’agir des soldats qui allaient être choisis pour aller en guerre.
2. Le test de Guid’one se trouve dans le verset 5 :
« Guid’one conduisit la troupe près de l’eau et Hachem lui dit : « Ceux qui laperont l’eau avec la langue, comme lape le chien, tu les feras mettre à part, ainsi que ceux qui s’agenouilleront pour boire ».
Verset 6 - description de la scène :
« Le nombre de ceux qui avaient bu dans leur main fut de trois cent hommes…. ».
3. Rien ne nous oblige d’expliquer qu’ils ont bu avec une seule main, même si le mot employé est Béyadam et non Bidéème. Le verset veut mettre l’accent, essentiellement, sur le fait qu’ils ne se sont pas prosternés pour boire et qu’ils ont bu avec délicatesse et patience, dans leurs mains.
Voir Mé'am Loez sur le verset 5.
D’ailleurs, l’auteur du Métsoudat David sur le verset 5 affirme bien qu’ils ont bu en utilisant les deux mains : « Bétokh Yadav ». Il ne dit pas « Bétokh Yado ».
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.