Bonjour et merci pour votre travail et celui de tous les Rabbanim et personnes travaillant sur le site.
Ma question :
Les 'Hassidim prient avec un "gartel", je crois que c'est un mot en Yiddish désignant une ceinture noire portée sur la veste et qui sépare le haut du bas du corps.
Existe-t-il une telle coutume/Halakha chez les Séfarades ?
Chalom Ouvrakha,
Une simple lecture des paroles du Choul'han Aroukh (91, 2) nous laisserait penser qu'il faut porter une ceinture supplémentaire pour notre prière. Néanmoins, de nos jours, puisque notre nudité n'est pas à portée de vue de notre cœur ("Ein Libo Roé Ete Ha'érva"), ce n'est plus une obligation (Michna Beroura 5 et 46, 8).
De plus, les gens qui n'ont pas la coutume de porter un gartel (parmi eux les Séfaradim) s'appuient sur l'avis de Rabbénou Yérou'ham (rapporté dans le Maguen Avraham 1 et le Beth Yossef), comme quoi cette obligation est donnée à celui qui a comme habitude de porter une ceinture toute la journée, mais celui qui n'a pas l'habitude de porter une ceinture en journée en est exempté pour la prière.
Aussi, il y a lieu de supposer que cette obligation concerne les endroits où il y a un honneur en portant cette ceinture supplémentaire (comme nous le déduisons de Rachi Chabbath 10a), mais si cette ceinture n'est pas coutumière et qu'elle n'ajoute aucun honneur, il n'y a plus d'obligation de la porter (voir Karyana Déygrata tome 2, 81 et Or Letsion tome 2, chapitre 7, note 13, et autres).
Par contre, chez les 'Hassidim, on fait attention de ne pas prier sans gartel pour plusieurs raisons, mais la coutume Séfarade (entre autre) n'oblige pas celui qui prie de porter une ceinture, comme susmentionné.
Néanmoins, un Séfarade qui voudrait prendre cette coutume, après avoir pris conseil en particulier avec son Rav, pourra porter le gartel, et cela ne pose en général pas de problème hilkhatique. Par contre, si le père de cette personne est gêné par cette attitude et qu'il ressent une honte, etc., l'enfant devra renoncer à cela, puisqu'il s’agit d'un zèle (une 'Houmra) qui empiète sur une Halakha (celle d'honorer son père, voir Yalkout Yossef 91, 1).
En conclusion : les Séfaradim n'avaient pas l'habitude de porter le gartel, mais si un Séfarade veut le faire, il le pourra après avoir pris conseil auprès de son Rav. En revanche, si cette 'Houmra (mesure de piété) empiète sur une autre Mitsva (par exemple, le respect de son père), il ne pourra pas porter le gartel.
Kol Touv.