Bonjour Kvod Harav,
Rabbénou Yona dit dans Cha'aré Techouot qu'un homme qui voit les mains et le visage d'une femme qui n'est pas la sienne ira droit au Guéhinom, et que la femme est responsable de la faute.
Selon cet avis, donc, les femmes devraient de nos jours s'habiller bien différemment.
On m'a dit que cela ne s'applique pas de nos jours.
Comment une Halakha pourrait-elle changer au cours du temps vers la Koula ?
C'est donc cela qui justifierait les différentes sectes extrémistes de nos jours ? (Je ne considère évidemment pas qu'il faille les suivre, mais dans ce cas on ne pourrait pas se montrer dans la rue, alors que d'illustres Rabbaniot le faisaient sans soucis.)
Pourriez-vous s'il-vous-plait m'expliquer ce Din ?
Merci beaucoup.
Bonjour,
Rabbénou Yona, ainsi que de nombreux autres décisionnaires, s’adressent essentiellement aux hommes.
Les paroles de Rabbénou Yona sont, en fait, celles de nos Sages dans le Talmud et le Midrash.
Voir Talmud Brakhot 24a, Chabbath 64b, Yalkout Chim’oni, Parachat Matot, passage 786, etc.
Il va sans dire que si la femme ne prend pas ses précautions pour éviter d’attirer le regard des hommes, elle sera punie. Et à plus forte raison si elle sort dans le domaine public en étant habillée ou maquillée d’une manière qui appelle le regard des autres.
Ceci est une Halakha, et elle reste inchangée.
Avant de sortir à l'extérieur, elle doit prier du fond du cœur afin que personne ne soit puni à cause d'elle.
Voir : Midrash Tan'houma sur Parachat Vayichla'h, passage 5, Rambam Hilkhot Ichout, chapitre 13, Halakha 11 et Réém sur Béréchit, chapitre 18, verset 9.
Vous écrivez : « Selon cet avis, donc, les femmes devraient de nos jours s'habiller bien différemment. On m'a dit que cela ne s'applique pas de nos jours. Comment une Halakha pourrait-elle changer au cours du temps vers la Koula ? »
Réponse :
Vous avez parfaitement raison. Mais il n'est pas nécessaire de couvrir les mains ou le visage car le fait d'empêcher les autres de porter leur regard sur ces parties du corps [non mises en évidence] peut être considéré comme une "Midat 'Hassidout" - mesure de piété - mais pas comme une "obligation". C'est pourquoi, de nos jours, les femmes se suffisent du strict minimum et se permettent de sortir à l'extérieur de la manière la plus modeste possible [pourvu que ce soit vrai pour toutes. Amen.].
La Torah est éternelle. Il suffit de lire les ouvrages traitant des lois de Tsniout pour s’apercevoir que la Halakha reste inchangée.
Ci-dessous, quelques passages tirés de différents ouvrages contemporains et plus anciens, traitant de la Tsniout de la femme.
1. Talmud Ta'anit 24a
Rabbi Yossi avait une fille d’une beauté exceptionnelle.
Un jour, il aperçut qu’un homme faisait un trou dans le feuillage qui longeait sa demeure afin de porter son regard sur sa fille.
Rabbi Yossi s’adressa à lui en disant : « Que faites-vous là ? ».
L’homme répondit : « Il ne m’est pas possible d’épouser votre fille. Que je puisse, au moins, en tirer profit en la regardant ».
Rabbi Yossi s’adressa à sa fille : « Ma fille, tu causes de grandes douleurs aux créatures. Il vaudrait mieux que tu retournes à la poussière de la terre afin que tu ne sois pas un piège pour les hommes ».
Dans certaines versions du Talmud, la suite est :
Quelques jours plus tard, elle quitta ce monde !
C’est un passage du Talmud très touchant, mais aussi très révélateur et qui en dit long sur la Tsniout.
2. Yalkout Chim’oni Iyov [Job], passage 918, sur Iyov, chapitre 31, verset 1
Iyov disait : « J’avais fait un pacte avec mes yeux. Comment aurais-je porté mon regard sur une jeune fille ? »
Le Midrash explique : « Même lorsqu’il m’était permis de porter mon regard sur une jeune fille pour me marier ou marier mon fils, je n’usais pas de cette permission ».
Le Midrash poursuit : « Nous déduisons de là qu’une femme ne doit pas sortir à l’extérieur avec des bijoux [et un maquillage] qui entraînera aux autres de porter le regard sur elle. Hachem les a réservés pour l’intérieur [pour elle et son mari]. On ne tend pas un piège devant un homme pieux, et à plus forte raison devant un voleur [un homme qui ne l’est pas]. »
Nos maîtres expliquent : Il est vrai que l’homme doit respecter les lois qui le concernent. Mais la femme ne doit pas se dire « L’homme respectera ses obligations ; moi je fais ce qui me plaît ». Elle a l’obligation de tout faire et de déployer tous les efforts pour ne pas être à l’origine d’une quelconque transgression ».
3. Midrash Kohélet rapporté par Rabbénou Yona dans Cha'aré Techouva, Chaar 2, passage 15.
Une femme dont le mari s’absentait assez souvent car c’était un homme de mer.
Lorsque ses voisines la voyaient maquillée, elles s’étonnaient : « Mais ton mari est en mer, pourquoi te maquilles-tu ? »
Sa réponse ne fut pas : « Je dois me rendre au travail », « Je dois sortir dehors », « Je dois aller au mariage d’une telle », etc.
Elle répondit : « A chaque instant, il peut arriver, je dois être fin prête ».
4. Talmud Ketouvot 106b-107a, Choul’han ‘Aroukh, Even Haézer, chapitre 70, Halakha 5, et Rambam, Hilkhot Ichout, chapitre 13, Halakha 7
Une femme dont le mari a voyagé sans laisser de quoi nourrir sa femme. Le Beth-Din prélève ce dont la femme a besoin [des biens du mari], mais il ne lui fournit pas des bijoux etc., car son mari est absent.
5. Méam Loez, Parachat Vayichla’h, page 629
L’homme doit enseigner dans sa maison que les femmes et les jeunes filles doivent s’efforcer de ne pas sortir à l’extérieur et de ne pas se mettre aux fenêtres lorsque les hommes passent dans la rue.
6. Talmud Ketouvot 72a
La Michna cite les comportements de la femme lui faisant perdre le droit à la Kétouva.
Ces comportements donnent le droit au mari d’exiger une séparation, sans payer quoi que ce soit, car le mariage sous entendait un minimum de pudeur.
L’un des comportements est le suivant : il s’agit d’une femme qui file du coton rouge dans le domaine public afin que le reflet de cette couleur embellisse son visage. Voir Tossefot 72b, passage « Bétova » au nom de Rabbénou ‘Hananel.
7. Téhilim, chapitre 45, verset 14
Ce verset nous enseigne l’importance de l'intérieur pour une femme.
8. Ouvrage « Lo Tétsé Kétset Ha'avadim » - édité il y a quelques années
Cet ouvrage traite tout spécialement des lois concernant les femmes à l’extérieur de leur maison.
9. Ouvrage « Olamot Chel Tohar » - édité en 5761
Cet ouvrage traite également des lois concernant les femmes à l’extérieur de leur maison.
Nous sommes loin du but à atteindre.
Nous avons tous des efforts à fournir.
Nous avons été créés pour cela.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.