Chalom Rav,
Concernant les trois étapes de Téchouva, comment puis-je regretter une faute qui m'a procuré du plaisir ?
Si je n’arrive pas à regretter mes fautes, ma Téchouva marche quand même ou non ? Si elle ne marche pas, irai-je au Guéhinam pour réparer ?
Bonjour,
Vous posez une bonne question.
Il est vrai que le « regret » [‘Harata] fait partie intégrante des étapes à franchir pour une Techouva complète.
Voir Rambam, Hilkhot Techouva, chapitre 2, Halakha 2 et 4.
Il est vrai, également, que la faute est une source de plaisir [interdite !].
Voir Rachi sur Vayikra, chapitre 20, verset 26.
Vous ressentez, certes, une difficulté à regretter et à abandonner la faute étant donné que vous ressentez du mal à « regretter » [le plaisir passé] et [apparemment] à « vous priver » [dans le futur] de ce même plaisir.
Cela est compréhensible, mais… ce n’est pas un argument recevable, empêchant de faire Techouva !
Pourquoi ?
Tout d’abord, du fait qu’il s’agit d’une interdiction Divine et cela ne donne lieu à aucune dérogation.
Aussi, du fait que les Mitsvot sont « également » une source de bonheur, de joie et de plaisir inégalables.
David Hamélèkh ne dit-il pas : « Goûtez et voyez que l’Éternel est bon : heureux l’homme qui s’abrite en lui ! "La Torah de Hachem est parfaite, elle réconforte l'âme. Les préceptes de Hachem sont droits, ils réjouissent le cœur. Les commandements de l’Éternel sont lumineux, ils éclairent les yeux. Les jugements de l’Éternel sont vérité, ils sont parfaits. PLUS DÉSIRABLES QUE L'OR, QUE BEAUCOUP D'OR FIN, PLUS DOUX QUE LE MIEL » ?
Voir Téhilim 19 et 34.
Pour mériter d’atteindre un tel niveau, il faut et il suffit de prier, MAIS, sans cesse !!!
Hachem exauce, toujours, de telles prières.
Voir Téhilim 145, versets 18-19.
Au travail :)
Le Rambam écrit :
« C’est pourquoi, il convient à un homme de dominer son [mauvais] penchant pour cela et s’habituer à une plus grande mesure de sainteté, une pensée pure, et une droiture d’esprit afin de s’en libérer. […] Et de même, il doit prendre l’habitude de s’éloigner de la plaisanterie, de l’ivresse et des paroles interdites, car ce sont de grandes causes, qui provoquent les fautes […] Plus encore ont-ils [les Sages] dit : il doit se tourner avec sa pensée vers les paroles de Torah, et élargir son esprit dans la sagesse. Car les pensées concernant la faute ne s’installent pas dans un cœur dénué de sagesse... »
Voir Rambam, Hilkhot Issouré Bia, chapitre 22, Halakha 20-21.
Par définition, l’être humain est une créature qui ne peut survivre sans plaisirs et sans satisfactions.
Certains plaisirs sont permis. Mais certains ne le sont pas.
L’apport et l’intensité de satisfaction procurés par les plaisirs permis sont IDENTIQUES à ceux qui ne le sont pas, si ce n'est plus.
Donc, pourquoi opter pour ceux qui ont été interdits ?
Comme vous le sous-entendez dans votre question, la réalité prouve tristement que cela n’est pas une évidence pour tout un chacun !
La réponse est très simple - Comme nous le dit le Rambam [cité précédemment] :
L’être humain attiré par les plaisirs interdits prouve qu’il n’a pas encore mérité de goûter aux plaisirs de la Torah. Il suffit d’y goûter pour perdre le goût de tout autre occupation.
Conclusion :
Le regret est basé sur le fait que le fauteur ait choisi un plaisir interdit plutôt qu'un plaisir permis.
Cela ne vaut, vraiment, pas la chandelle.
C'est pourquoi nos Sages, les 'Hakhamim, affirment : "L’être humain ne faute que du fait qu'il est envahi d'un vent de folie."
Voir Talmud Sota 3a.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.