Bonjour Rav,
Suite à une garde à vue, j’aimerais savoir s’il est possible de faire sa prière, ou plutôt de la rater, étant donné la vétusté de la pièce et surtout l’insalubrité ?
Que faire ?
Merci de votre réponse.
Chalom Ouvrakha,
Il faut savoir qu'il y a une différence halakhique entre la présence d'une tierce personne dénudée ou si l'endroit est sale, car il y a des excréments ou des urines, etc.
La première différence est qu'en présence d'une nudité, on n'a pas le droit de dire des choses Kadoch (saintes), mais on peut les penser [Michna Beroura dans sa préface du Siman 74], et la deuxième différence, c'est qu'en ce qui concerne la nudité, on peut se tourner, car l'essentiel et que la chose ne soit pas dans notre champ de vision. On peut même, si la personne se trouve derrière une vitre, fermer les yeux s'il le faut ou être dans l'obscurité.
En tout cas, vous pouvez vous retourner et prier. Tourner la tête ne suffit pas.
Si la nudité en question ne concerne que 8cm de moins que le Halakha, c'est-à-dire 8cm à partir du coude ou du genoux et à partir du cou, si la personne est recouverte le reste de son corps, c'est-à-dire que ses habits ne sont pas moulants ni transparents, etc., on pourra [en cas d'impossibilité] se contenter de fermer les yeux, même si on ne se tourne pas complètement [Michna Beroura et Choul'han 'Aroukh Harav].
Si l'endroit est fréquenté uniquement par des hommes [mal habillés] et que vous êtes un homme [et vice versa pour une femme face à une autre femme], il sera permis a posteriori de ne pas prêter attention aux règles de Tsni'out, tant que la nudité à proprement parler est recouverte [c'est le cas pour les plages et les piscines séparées]. Voir Pisské Techouvot Siman 74 notes 20 et 22.
Par contre, si l'endroit est sale - car en présence d'excréments ou d'urines, etc., la Halakha est beaucoup plus stricte -, la seule chose que l'on puisse tolérer c'est d'accomplir une Mitsva dans un tel endroit, mais sans Brakha [Tov 'Ayin 18-36].
En effet, toutes les Brakhot et les Téfilot ne pourront pas être récitées dans un tel contexte [voir Choul'han 'Aroukh 74 et 78-1 et Yabi'a Omer tome 6, Yoré Dé'a 29]. En ce qui concerne la lecture du Chéma' et le minimum de prière journalière, c est-à-dire "Modé Ani" et les Birkot Hatorah, puisqu'il s'agit d'obligation de la Torah, on pourra permettre [voir Tsits Eli'ézer tome 8, Siman 1 à partir de le note 12].
Kol Touv.