Chalom Rav,
Après être passé avec l'Eurostar dans le tunnel sous la Manche, un Ashkénaze doit-il réciter le Gomel ?
En d'autres termes, est-ce considéré comme la traversée d'une mer au même titre qu'en bateau ou en avion, étant donné qu'on reste toujours sur la terre in fine ?
J'imagine que la question ne se pose pas pour un Séfarade.
Merci d'avance.
Bonjour,
Le bénédiction du Gomel se récite lorsque l’on a été sauvé d’un danger, et, entre autres, après un voyage en mer.
Le Rav Roï Tsvi Tamir (Meïr Netivim Siman 4) traite explicitement du statut de celui qui voyagerait dans le tunnel sous la mer reliant l'Angleterre à la France ; d'une part, il traverse bien la mer, mais d'un autre côté, il le fait à bord d'un train roulant sur la terre ferme, à l'intérieur d'un tunnel spécialement construit à cet effet.
Il rapporte au nom du Rav Avigdor Nebenzahl, qu'il conviendrait de réciter la Brakha du Gomel après un tel voyage, mais de conclure cependant que de nombreux décisionnaires, parmi lesquels le Rav Mena'hem Klein, le Rav Shamaï Gross, le Rav Nathan Gestetner (Chout Lehorot Nathan 7, 10), et d'autres estiment qu'il ne faut pas réciter cette bénédiction.
La raison est que ce déplacement ne se fait pas sur la mer, mais sous la mer de manière sûre.
Aussi, le Responsa Na'halat Pin'has (6, 17) rapporte une preuve à cela en citant les propos du Ktsot Hachoul'han (chap. 65), selon lesquels une personne voyageant en train dans un désert n’a pas besoin de réciter la bénédiction du Gomel, car il n’y a pas de risque lié aux bêtes sauvages ou aux bandits. De même, un train sous-marin ne présente pas de danger lié aux vagues ou aux tempêtes maritimes. Ainsi, il ne serait donc pas approprié de réciter la bénédiction du Gomel après un tel voyage.
Voici encore une discussion halakhique captivante qui illustre la manière dont les décisionnaires analysent les différentes situations de notre époque à la lumière de la Halakha !
Soyez béni !
