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Faire des travaux Chabbath dans un logement où je n'habite pas

Rédigé le Jeudi 6 Juin 2024
La question de Yoël V.

Bonjour,

Si je confie des travaux à une entreprise pour un logement où je n'habite pas encore, dois-je demander à cette entreprise de ne pas travailler Chabbath et Yom Tov ?

Merci beaucoup.CH

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8184 réponses

Chalom Ouvrakha,

C'est une grande discussion entre les décisionnaires, et l'on pourra permettre la chose, surtout en cas de perte, et, a posteriori, par exemple si on a déjà convenu avec les travailleurs de ne pas travailler Chabbath et qu'il y a eu un mal entendu sur ce sujet [voir Iguérot Moché tome 3, Siman 35].

Une autre dérogation sera donnée dans le cas où l'appartement est en dehors du T'houm [1,100 m] d'une ville où se trouvent des juifs, ou bien si vous venez de l'acheter et que vous n'y êtes pas encore rentré, car le propriétaire de cet appartement est considéré comme encore "inconnu" ; je pense que c'est votre cas [voir Michna Beroura au nom du Beth Yossef 243, 12].

Si vous pouvez éviter la chose et que cela ne vous cause pas de perte, ce sera préférable.

Kol Touv.

NB. Je voudrais tout de même expliquer quelques points sur ce sujet vaste et délicat.

A première vue, puisque le non-juif travaille le Chabbath pour "lui", c'est-à-dire pour terminer au plus vite les travaux et s'en débarrasser pour être libre plut tôt, cela devrait être permis [Choul'han Aroukh 244-6 et 252-2].

Néanmoins, cette dérogation n'est pas en vigueur lorsque le travail est effectué dans un immobilier [Choul'han Aroukh 244-1 et 3 et 246-2], car il y a Marit Ha'ayin, c'est-à-dire que les gens vont croire que le juif paye les ouvriers à l'heure, ce qui est formellement interdit.

Cependant, selon certains, pour que ce dernier interdit soit en vigueur, il faudrait que les gens connaissent l'identité personnelle de la personne juive en question [voir Maguen Avraham 252,10 et Tossefet Chabbath 14, Michna Beroura 25, voir aussi Ritba Mo'ed Katan 11b, rapporté dans le Ktav Sofer Ora'h 'Haïm 41], et il ne suffit pas de connaitre le fait que les travaux sont effectués pour "un juif".

Cela doit certainement être votre cas et nous avons une première dérogation à votre sujet.

De plus, si l'appartement se trouve dans une ville ou il n'y a pas de juifs, le propriétaire inclus [voir Michna Beroura 244,11], cela sera permis si cette ville est en dehors du T'houm [1,100 m] d'une autre ville où se trouvent des juifs.

Enfin, de nos jours, puisque tout ce genre de travaux sont effectués et payés à la tâche [Kablanout] et non pas à l'heure ou à la journée, il n'y aura plus de Marit Ha'ayin et l'on pourra tolérer que les travaux soient effectués même Chabbath [voir Noda Biyehouda Kama 12, Rabbi Akiva Eiguer rapporté dans le Biour Halakha 244,1, Cha'ar Hatsiyoun 6, Iguérot Moché Ora'h 'Haim tome 3-35].

Néanmoins, selon d'autres, il n'y a pas lieu de faire cette différence, et la chose reste interdite [Kaf Ha'haïm 243, 6 et 14, 244,5 et autres], et c'est ainsi que l'on peut déduire des propos du Beth Yossef 243, voir aussi Lévouché Srad sur le Maguen Avraham 9, et autres.

Néanmoins, comme déjà dit, puisque vous venez d'acheter l'appartement, on pourra permettre en nous fondant sur les dérogations supplémentaires susmentionnées.

Je voudrais aussi préciser que toute notre dérogation n'est donnée que si le travail est payé à la tâche, et non pas à l'heure ou à la journée.

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