Bonjour Rav,
Une dame a demandé pendant Yom Tov à une voisine non-juive d’allumer le Cookeo. Les ingrédients crus (viande) se trouvaient déjà dedans avant l’allumage.
Est-ce permis ? Sinon, doit-on cachériser le Cookeo ?
Merci de me donner les sources.
Kol Touv.
Bonjour,
Il faut distinguer deux problèmes éventuels dans votre cas de figure, à savoir demander au non-juif d'effectuer un travail interdit pendant Yom Tov, et la cuisson d'un aliment cru par un non-juif (Bichoul 'Akoum).
1) Demande d'effectuer un travail au non-juif
Il faut savoir que, durant Yom Tov, et seulement durant Yom Tov [et non pendant Chabbath], il est permis de dire à un non-juif d'allumer le Cookeo pour la cuisson des plats de la fête si cela est vraiment nécessaire pour cette dernière, et, ce, en vertu du principe énoncé dans le Choul'han 'Aroukh (Ora'h 'Haïm 307, 5), à savoir qu'il est permis de demander au non-juif d'effectuer un interdit d'ordre rabbinique en cas de grand besoin ou pour une Mitsva. Le fait d'allumer un appareil électrique pendant Yom Yov (et non pendant Chabbath) constitue pour la majorité des décisionnaires un interdit rabbinique.
Sources : Choul'han 'Aroukh (Ora'h 'Haïm 307, 5), Rav Chlomo Zalman Auerbach (dans Meoré Haéch début chap. 1), Rav Wozner (dans responsa Chévèt Halévi - tome 8, 121), Or Letsion (tome 3, chap.20, 6) et Rav Ovadia Yossef (dans 'Hazon Ovadia Yom Tov page 53).
Attention ! Pendant Chabbath, il est strictement interdit d'agit ainsi, car l'allumage de l'électricité ou la cuisson d'un morceau cru ou liquide froid constitue un interdit de la Torah !
2) Cuisson d'un aliment cru par un non-juif (Bichoul 'Akoum)
La permission d'allumer le Cookeo par un non-juif ne peut pas contourner l'interdiction de Bichoul 'Akoum. Pour le permettre, il faut retirer la viande du Cookeo et la remettre uniquement après que le non-juif l'ait allumé.
Dans votre cas où la viande était déjà dans le Cookeo, elle serait donc a priori interdite à la consommation, et l'appareil nécessiterait une cachérisation.
Il est possible que celui qui voudrait adopter une attitude permissive dans ce cas précis, et uniquement a posteriori, aura peut-être sur qui s'appuyer, et, ce, pour plusieurs raisons qu'il n'est pas possible d'énumérer dans le cadre de cette réponse, mais qui se trouvent dans les sources ci-dessous.
Sources : Choul'han Aroukh (Yoré Déa 113, 16), Tour (ibid. au nom de Rabbi Avraham), Darké Moché (Yoré Déa début chap. 113), Responsa Or Letsion (Yoré Déa 1 chap. 34, 11), Rav Pin'has Sheinberg (dans Kovets Oraïta 18 page 157) et Rav Ya'acov Yossef (dans Chout Torat Avi page 211).
Tout n'est pas dit sur ce sujet, mais j'espère que les sources fournies ici vous satisferont.
Cordialement.