Bonjour Rav,
Compte tenu du contexte économique actuel dû au Coronavirus, est-il possible de travailler pendant 'Hol Hamo'èd Souccot ?
Je précise que depuis que je vis en Israël (10 ans), je ne l'ai jamais fait.
Je précise aussi que notre situation financière est très complexe en ce moment.
Autre point important : je travaille avec la France dans la publicité et je ne suis rémunéré qu'à la commission. Je contacte par téléphone des entreprises généralement en Province pour leur vendre des espaces publicitaires. Je peux éviter les entreprises où les dirigeants sont juifs.
Que dois-je faire ? Je suis embêté.
La Emouna (foi en D.ieu) doit-elle être plus forte ?
Merci Rav.
Chalom Ouvrakha,
Tout d'abord, je tiens à vous souhaiter une bonne année avec une Parnassa abondante dans la Kédoucha (sainteté).
Votre question est une question très importante, et je précise que ma réponse ne concernera que votre cas, car, pour ce genre de questions, il faudra impérativement poser la question à un Rav, et vu la multitude de désaccords et de nuances, la réponse dépendra de chaque cas [Lev 'Haïm tome 3-105, Michna Beroura 606 fin du Sé'if Katan 1].
Aussi, je peux remarquer de votre question que vous n'êtes pas de ceux qui travaillent 'Hol Hamo'èd, et c'est déjà un point important pour obtenir une dérogation ponctuelle.
Pour en revenir à votre question, en se fondant sur vos propos au sujet de votre situation financière difficile [voir Biour Halakha 542,2, Kaf Ha'haïm Sé'if Katan 12, Cha'ar Hatsioun 542,12 au nom du Eliyah Rabba Sé'if Katan 3], et que vous ne pouvez certainement pas emprunter de l'argent pour le rendre plus tard ['Hout Haméchoulach tome 3-59], et que vous ne comptez pas prendre des jours de congés durant le restant de l'année, par exemple à 'Hanouka ou au mois d'aout, etc. [voir Yalkout Yossef Hilkhot 'Hol Hamo'èd Sé'if 18, et autres], et enfin, en considérant le client "perdu" si vous ne l'appelez pas le plus tôt ['Hélèk Lévi 183], il sera toléré pour vous de travailler durant 'Hol Hamo'èd.
Néanmoins, si possible, il serait préférable de ne travailler qu'à mi-temps par exemple [voir Maharchag tome 2-92-2].
Sachez aussi que, même si on vous permet de travailler, votre patron ou associé qui, lui, n'est pas dans le besoin, n'a pas le droit de tirer profit de votre travail [Michpaté Yécharim tome 1-231, au nom des grands Rabbanim du Maroc il y a plus de 250 ans].
Conclusion : il serait préférable pour vous de ne pas travailler, car toutes les dérogations données font l'objet de grandes discussions rabbiniques, mais en cas de besoin, vous pouvez travailler si les conditions susmentionnées sont remplies.
Kol Touv.