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Expliquer l'importance de la Tsniout

Rédigé le Mercredi 25 Février 2015
La question de Gilad M.

Chalom,

Tout d'abord je voudrais vous remercier, vous féliciter, vous bénir, et vous souhaiter tout le bien possible pour votre travail sur Torah-Box.

Comment expliquer à des adolescentes l'importance de la Tsniout à un âge où l'apparence tient une place importante ?

Qu'Hachem vous bénisse et vous accorde la réussite dans tout ce que vous faites !

Kol Touv !

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

S'il s'agit d'adolescentes n'ayant pas vécu dans un milieu "favorable", il est un peu difficile de les persuader.

Je vous conseille vivement de prier Hachem pour que vos paroles puissent pénétrer leur cœur de la meilleure manière.

Voici quelques idées assez importantes à ce sujet.

Il serait bon de rappeler que le concept de Tsniout (pudeur) concernant l'habillement, est mentionné dans la Torah à propos de plusieurs autres sujets. La Tsniout c'est aussi la modestie, la discrétion, la simplicité, l'effacement, la retenue, la modération, et surtout la sagesse.

La conception du monde en ce qui concerne la Tsniout s'est énormément éloignée de ce que la Torah recherche à travers cette notion.

Plus que jamais, il semblerait nécessaire de méditer et de réfléchir sur des conceptions erronées qui animent encore un grand nombre de personnes, ne disposant pas de temps suffisant pour s'adonner à des réflexions leur permettant d'analyser correctement leur mode de vie.

Ceci est vrai pour l'habillement, les loisirs, le travail, la nourriture, le mariage, le confort personnel et encore bien d'autres domaines que nous connaissons si bien.

Le monde moderne dans lequel nous "vivons" a tendance à estimer et avoir de la considération pour ce qui est voyant ou éclatant.

Dans bien des cas, on évaluera une personne suivant son apparence extérieure en s'abstenant obstinément de se fier à sa vraie valeur intérieure qui n'est pas visible de prime abord.

Ceci est bien regrettable.

Plus encore, assez souvent, certaines personnes évalueront leur propre bonheur et jugeront leur propre bien-être en fonction de ce que les autres penseront d'elles. Elles ressentiront constamment ce besoin de savoir ce que les autres pensent à leur propos. Tant que leur "approbation" ou leur "attestation" n'est pas constatée, elles ressentiront un manque profond et une pénible insatisfaction.

Pour parvenir au "bonheur", elles agiront de telle sorte que "tout le monde" sache combien elles sont heureuses, jolies...

Pour cela, elles feront appel à tout ce qui s'éloigne de la modestie, de la discrétion, ou de la simplicité.

Dans bien des cas, l'attitude et le comportement de ces personnes pourront frôler l'absurdité et se révéler aberrant.

Ceci est encore plus regrettable.

L'analyse de ce triste phénomène peut nous mener à la conclusion suivante :

Chacun (et chacune) d'entre nous est constitué de deux parties absolument différentes et opposées : le CORPS et la NECHAMA.

Chacune de ces deux parties ressent le besoin d'assouvir sa "soif" par des moyens qui, eux aussi, sont différents les uns des autres. Le corps, lui, a besoin de manger, de se promener, de s'habiller etc., seulement alors, il se sentira comblé et satisfait.

La Néchama, elle, n'a pas vraiment besoin de tout cela, il suffira de faire des bonnes actions pour la réjouir; le "simple" fait de parfaire ses connaissances en étudiant un livre de Torah ou de rendre service à son prochain la remplira de bonheur et de fierté.

Nos Sages nous dévoilent : "Tant que la Néchama n'est pas satisfaite, le corps ne pourra pas éprouver de vraie satisfaction, même en recevant sa vraie nourriture".

Bien plus que cela, lorsque la Néchama est comblée, le corps ne ressent plus le besoin d'être nourri. Le bonheur et le plaisir alors éprouvés, étancheront sa "soif" et il ne se précipitera plus vers les satisfactions matérielles (ceci est un phénomène bien connu : la joie et l'enthousiasme peuvent rassasier aussi bien qu'un repas copieux) : du pain, de l'eau (pas du vin) et du sel (sans "Boursin") pourront suffire.

L'être humain s'éloignant des chemins tracés par la Torah, fait endurer à sa Néchama des "souffrances" et des "tourments" ayant pour conséquence une "agitation interne". Ce qu'il y a de plus inquiétant dans ce processus, c'est que rarement la personne en est pleinement consciente.  Elle pensera assez souvent que l'origine du "malaise" ressenti réside dans la malnutrition : carence en vitamines, en loisirs, ou en confort. Elle ressentira donc un besoin "urgent" de combler ce manque, assez souvent illusoire.

Bien entendu, l'effet de cette "alimentation" ne mènera pas au résultat souhaité. L'apaisement sera uniquement temporaire, car tant que la Néchama est "assoiffée", elle empêchera le corps de manger à sa faim.

Les meilleurs délices de ce monde qui seront proposés au corps auront l'effet d'une eau salée qui, au lieu d'étancher la soif et de désaltérer, renforceront et intensifieront la sensation de soif en condamnant la personne à supporter une "boulimie" ingérable, voire même inguérissable.

On comprend dès lors que les personnes souffrant d'un tel malaise chercheront à le calmer en cherchant dans leur entourage une sorte d'attestation ou d'approbation de leurs propres besoins. Seulement alors, elles "profiteront pleinement" des "produits consommés". Pour mener à bien cette "tâche", elles s'exposeront aux regards des autres pour les faire "participer" à des choses qui normalement [ou naturellement] se font d'une façon modeste et discrète.

Ce qui relève de l'absurdité et de l'aberration.

Le manque de Tsniout de certaines personnes, cherchant à mettre en relief des choses ne le méritant pas, témoigne d'une certaine ignorance quant à la vraie valeur des choses.

La discrétion, la modestie et l'effacement ne sont pas des buts en soi. La Torah ne cherche pas à étouffer qui que ce soit.

A travers la Tsniout, la Torah veut tout simplement rappeler la vocation et la mission de chacun, et lui éviter de sombrer dans l'oubli en risquant d'attacher de l'importance à des choses qui ne le méritent pas.

La Tsniout est un moyen mis à notre disposition pour évaluer et estimer notre niveau sur l'échelle des valeurs de la Torah.

On nous met en garde : "Lorsque tu as tendance à mettre en relief ta personne, sache que tu es loin de la volonté du Créateur."

Moché Rabbénou, l'homme ayant atteint les plus hauts niveaux spirituels, à propos de qui la Torah atteste : "Il n'a pas existé en Israël un prophète tel que Moché, ayant communiqué face à face avec le Créateur" (Dévarim 34/10) est aussi l'homme à propos duquel il est dit : "Cet homme se conduisait avec une modestie exemplaire, plus qu'aucun homme qui fût sur terre" (Bamidbar 12/3).

Je vous conseille vivement d'acheter le livre "Oz Véhadar Lévoucha" [traduction française]. C'est un livre extraordinaire. Il comprend l'essentiel des lois à connaître et de très nombreuses idées claires à ce sujet.

Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

Mékorot / Sources : Oz Véhadar Lévoucha.
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