Bonjour Rav,
Quelle est la valeur ou le sens du verset : « On apportera pour l’homme à purifier deux oiseaux vivants, purs, du bois de cèdre, de l’écarlate et de l’hysope ». (Vayikra 14,4) ?
Car dans nos traditions africaines, nos anciens le font mais dans une véritable idolâtrie, en-dehors d'Hachem.
Bonjour,
Parmi les obligations que la Torah nous demande de respecter, il y a certaines qui s’appellent 'Houkim. Elles ont la particularité que leurs sens et leurs raisons n’étaient connus qu’à Moïse, mais il n’avait pas le droit de nous les communiquer.
Des érudits comme le roi Salomon avaient accès à ces raisons. La Bible rapporte au sujet de Salomon : « Il a parlé sur les arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu'à l'hysope qui sort de la muraille… », (Rois I, 5, 13 ; dans certaines Bible c’est dans Rois I, 4, 33). Le sens du verset est de nous rapporter que Salomon a expliqué les raisons du cèdre et de l’hysope apportés par le lépreux.
Nous aussi avons le droit d’imaginer certaines idées. Je vous rapporte quelques réflexions mentionnées dans le Talmud.
La lèpre que la Torah décrit au sujet des juifs avait la particularité de ne se déclarer que chez les personnes orgueilleuses, qui calomniaient les gens. Les pigeons piaillent et gazouillent, et ils représentent ceux qui parlent trop. Le cèdre et l’hysope sont des plantes qui sont respectivement particulièrement hautes ou particulièrement basses, et représentent l’orgueil et la modestie de l’homme. Les fils de laine colorés en rouge écarlate, appelés dans la Torah "Tola''at" "ver", représente un ver de terre, animal particulièrement bas et petit. La guérison de l’homme orgueilleux qui calomnie passe par le fait qu’il voit comment le pigeon, qui le représente, sera égorgé devant lui ; cela doit lui inspirer la crainte devant sa propre mort. La partie orgueilleuse de sa personne, représentée par le cèdre, doit s’abaisser comme l’hysope et comme un ver de terre.
En ce qui concerne le pigeon vivant qui sera trempé dans le sang du pigeon mort et qui par la suite s’envole dans les champs, il représente probablement la personne qu’il a calomniée. En fait, les Sages disent que celui qui calomnie perd ses mérites au bénéfice de celui qu’il a calomnié. Ainsi le pigeon vivant qui fut trempé dans le sang du pigeon mort emportera avec lui ce sang, qui représente les mérites du pigeon mort.
Au revoir.