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Etudier ou travailler ?

Rédigé le Mardi 10 Juin 2014
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

J'entends autour de moi de nombreux avis contradictoires concernant LA question incontournable : devons-nous exclusivement étudier la Torah ou bien travailler ?

J'aimerais beaucoup entendre votre avis sur la question.

Toda !

La réponse de Rav Freddy ELBAZE
Rav Freddy ELBAZE
1945 réponses

Chalom,

L’homme a le devoir de suivre les normes matérielles qu’Hachem a choisi, c'est-à-dire ne pas compter sur les miracles mais travailler, comme l’exige la logique, afin de gagner sa vie.

Il y a plusieurs références dans le Talmud qui invitent l’homme à joindre l’étude de la Torah à un métier.

Rabbi Yéhochoua va jusqu'à dire : "Quiconque n’enseigne pas un métier à son fils, c’est comme s’il lui enseignait le brigandage". Rachi d’expliquer : "Si un homme n’a pas de quoi manger, il finira par être malhonnête et voler" (Kiddouchin 29).

Cependant, Rabbi Néhouraï enseigne dans Kiddouchin 82 : "Je mets de côté tous les métiers du monde et je n’enseigne que la Torah à mon fils".

On a demandé à Maran Rav Ovadia Yossef de résoudre la contradiction de ces différents enseignements, c'est-à-dire de les concilier et considérer qu’il n’y a pas de Ma’hlokèt (controverse).

La réponse a été la suivante : il a été enseigné dans le traité Brakhot 35 : Il est dit d’une part : "Tu récolteras ton champs", et d’autre part : "Les paroles de la Torah ne quitteront jamais ta bouche". Rabbi Ichmaël résoud la contradiction : "Il faut certes étudier, mais aussi travailler de ses propres mains." Rabbi Chimon Bar Yohaï dit : "Si les travaux des champs sont réalisés en leur temps, tous les jours de l’année seront occupés, et l’étude de la Torah sera totalement délaissée ; c’est pourquoi il ne faut étudier que la Torah, et le travail se fera par d’autres personnes". Abayé a conclu en disant : "Beaucoup ont agi comme Rabbi Ichmaël et ont réussi dans tous les domaines ; d’autres comme Rabbi Chimon et ont échoué en tout." En fait, l’avis de Rabbi Ichmaël est l’attitude qui doit être suivie par la majorité des gens, tandis que Rabbi Chimon s’adresse à ceux qui ont des aptitudes exceptionnelles pour étudier toute la journée et qui désirent progresser dans les connaissances de la Torah et de la crainte du Ciel.

C’est pourquoi, conclut notre Maître, que tout étudiant qui ressent le besoin profond et intense d’étudier, et qui, bien sûr, possède les aptitudes requises pour cela, doit rentrer dans une Yéchiva Kédocha où l’étude se pratique toute la journée ; quant à la Parnassa, Hachem pourvoira à ses besoins.

Lorsque notre Maître étudiait dans la célèbre Yéchiva "Porath Yossef", il n’était pas habituel à cette époque d’étudier sans apprendre un métier.

C’est pourquoi le père du Rav, qui était un homme très pieux et savant, possédant une boutique, exprima sa volonté que son fils vienne le rejoindre, pour l’aider dans son travail.

Le Roch Yéchiva, le Gaon et Tsaddik Rabbi Ezra Attia, se déplaça et alla trouver le père du Rav, et lui proposa d’engager un ouvrier qu'il paierait lui-même, l’essentiel étant de libérer le jeune Rav Ovadia de toute occupation matérielle car il était pressenti comme un futur Gadol.

Quand le père (Rabbi Yaacov) entendit la grande considération que portait le Roch Yéchiva à son fils, il accepta immédiatement que celui-ci retourne à la Yéchiva.

Il eut le mérite de vivre longtemps et de voir son fils devenir "Gadol BaTorah", un Géant de la Torah.

Kol Touv.

Mékorot / Sources : Rav Ovadia Yossef, Rav Ezra Attia.
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