Chalom Rav,
Il me semble avoir compris qu'il y a une incompatibilité entre l’étude de la Torah et les kiffes, les plaisirs superficiels, etc.
Cette affirmation est-elle vraie ?
Y a-t-il des sources dans la Torah qui vont dans ce sens ?
Bonjour,
1. Le Tossefot, passage Lo Néhénéti sur Talmud Ketoubot 104a, rapporte un Midrash [Tana Débé Elyahou Rabba, chapitre 26] dans lequel il est dit que les « Kiffes » de ce monde peuvent représenter un obstacle voire, un danger pour tout ce qui a trait à la vie spirituelle.
2. Il n’est pas possible d’interdire tout ce qui procure du plaisir, tout dépend de la nature des plaisirs en question et de la manière dont on en tire profit.
Voir Choul'han ‘Aroukh, chapitre 231, Halakha 1.
3. Durant Chabbath, nous avons l’obligation de préparer des plats succulents et savoureux afin d’en tirer profit - C’est la Mitsva du ‘Oneg Chabbath.
Cela peut déranger la Néchama et entraîner certains « troubles ».
Nous souhaitons, donc, à chacun, que le Chabbath soit, uniquement, une source de plaisirs sans le moindre risque :
Chabbath Chalom !
« Que tu puisses connaître, uniquement, la paix et la sérénité ! »
Voir Chalom Rav [Rav Chilo Bendavid], page 81, note 118.
4. Le Ramban traite, longuement, de ce sujet au début de la Parachat Kedochim - Vayikra, chapitre 19, verset 2 :
L’une des Mitsvot [commandements] de notre Torah est d’être Kadoch - saint.
La sainteté dont il s’agit correspond à l’obligation de suivre une ligne de conduite fondée sur la modération, même dans les actions permises.
En ne se fixant pas de limites ou en se contentant d'observer la lettre de la loi, on risque de manquer l'essentiel de nos obligations ou devenir facilement un dépravé avec l'accord de la Torah qui ne respecte que les exigences formelles en oubliant ses devoirs spirituels et se laissant aller à la gloutonnerie ou à la débauche.
Voir Talmud Yébamot 20a.
Hachem exige de nous bien davantage que le respect de la lettre des lois :
On doit rester fidèle à l'esprit des Mitsvot et faire preuve de retenue, aussi bien dans le domaine des actes autorisés que face aux interdictions explicites.
Voir Le ‘Houmach, édition Edmond J. Safra, pages 696-697.
Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour "manger", par exemple.
Pour paraître en public, il faut s'habiller [c’est une obligation], mais, attention ! Il ne faut pas s'habiller pour paraître en public.
C’est, en « deux mots », l’essentiel à propos de cette notion si importante.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.