Bonjour Rav,
Pouvez-vous me dire si le fait d'être Tsniout même lorsque l'on est seul est une obligation ou simplement une mesure de piété ?
Merci beaucoup.
Chalom,
Dans le Traité Yoma 47, nos Maîtres ont enseigné : « Kim'hit a eu 7 fils qui ont tous été Cohen Gadol. Les sages lui ont demandé : "Qu'as-tu fais pour mériter cela ?", elle répondit : "Les murs de ma maison n'ont jamais vu mes cheveux". » Rachi sur place rapporte le Yérouchalmi : "Tout le respect d'une princesse est à l'intérieur, habillée d'habits en or."
Kim'hit faisait attention de ne jamais se découvrir les cheveux, à tel point que les murs de sa maison pouvaient en témoigner; ceci pour affirmer sa grande pudeur, devant Hachem qui remplit toute la terre de Sa gloire.
Maran le Choul’han Aroukh dit au chapitre 60 : "Un homme ne mettra pas sa tunique debout ou assis, mais lorsqu'il se trouve encore dans son lit, il enfilera la tête et les bras de sa tunique, et en se levant, celle-ci tombera d'elle-même le long du corps, et aucune partie du corps n'aura été découverte."
On apprend de là que même lorsqu'on est seul, il faut garder la pudeur, car Hachem remplit le monde par Sa gloire. De même que l'on ne se découvre pas devant autrui, on ne le fera pas non plus devant le Roi de rois, excepté lorsque l'on se trouve dans la salle de bain, car dans ce cas il n'y a pas d'autre alternative, et par conséquent ceci est permis.
Dans le Traité Chabbath 118, il est rapporté que le Tana Rabbi Yossi se félicitait d'être pudique dans sa maison, même lorsqu'il se trouvait seul. Le Rav David Yossef dit que le comportement de Rav Yossi n'était qu'une attitude de ‘Hassidout (piété), mais que selon la loi stricte, il n'y avait pas d'interdiction de se découvrir quand on était seul. Ainsi conforte-t-il ses paroles en disant que son père Rav Ovadia Yossef était d'accord avec lui et qu’il ne fallait pas comprendre les paroles du Choul’han Aroukh comme une obligation mais comme un bon conseil.
Il en ressort que de toutes les façons, il convient à celui qui craint Hachem de ne pas se dévêtir ouvertement, même s'il est seul - sauf en cas d'extrême nécessité.
Le Gaon Rabbi Ménaché Klein, dans son livre Michné Halakhot, dit que ce qui est rapporté dans la Guémara et le Choul’han Aroukh concerne la loi stricte et non une attitude de ‘Hassidout. Or ses preuves ont toutes été réfutées pour affirmer que la loi stricte n'était pas ainsi.
C'est pourquoi, en pratique, tout le monde est d'accord pour dire que lorsque l'on n'est pas seul, il y a obligation de garder de la manière la plus stricte les lois de Tsniout. Mais si l'on est seul, bien que la loi stricte le permette, il convient de s'efforcer d'être pudique, même seul et dans une chambre isolée.
Quiconque s'applique dans les règles de Tsniout verra beaucoup de Brakhot se répandre autour de lui et de son entourage. Mais en cas de nécessité, en particulier lorsque l'endroit n'est pas compatible avec la Tsniout (comme à la piscine (séparée), à la plage (séparée), ou dans la salle de bain), il y aura lieu d'être indulgent.
Kol Touv.