Bonjour Rav,
J'ai 20 ans et je suis en pleine Téchouva depuis un an.
Je sais aujourd'hui lire en hébreu par moi même, j'ai appris les prières, les Brakhot, et le principe de la Tsniout (je ne porte plus de pantalon depuis juin 2013 !).
J'écoute ou je vais à des Chi'ourim autant que je peux et je multiplie comme je peux les Brakhot. En revanche, je ne veux pas aller à un séminaire, je suis très autonome.
J'ai repris avec mon copain avec qui j'étais pendant deux ans, mais nous sommes aujourd'hui tous les deux Chomer Négui'a et parlons de mariage.
Cependant, je ne me sens pas du tout à la hauteur aujourd'hui, je veux et dois en faire plus, c'est inévitable.
Avez-vous des conseils à me donner à ce niveau afin que je devienne une vraie Kala comme j'ai toujours rêvé ?
Merci de me lire.
Chalom Laura,
Permettez-moi de vous féliciter pour vos efforts que vous voulez perpétuer à travers la construction d'une authentique maison juive.
Vous avez raison de chercher à parfaire vos connaissances en vue de votre mariage, car être une bonne épouse ne s'improvise pas, cela s'apprend ! Mieux vous serez préparée et plus vous aurez de chances de réussir à remplir votre rôle, Béézrat Hachem. Je ne parle pas ici que de choses concrètes comme tenir une maison ou cuisiner (bien qu'elles aient leur importance dans une certaine mesure), mais bien de réflexion sur le rôle d'une femme juive dans la relation à son mari.
A ce propos, je cite ici une réponse récente :
Il est écrit dans Béréchit (2, 18) : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul, je lui ferai une aide à ses côtés". De quelle aide s'agit-il ? Nos Sages répondent (Yébamot 63a) : "Un homme ramène des champs des graines de lin, peut-il s'en vêtir ? Des grains de blé crus, peut-il s'en nourrir ? Elle éclaire donc sa vue et lui permet de se maintenir."
Bien sûr, l'intention de nos 'Hakhamim ne se limite pas aux besoins matériels uniquement, en exprimant une sorte de répartitions des tâches (travaux pénibles, gros oeuvre pour l'homme et travaux plus légers, de finition pour la femme), mais ils décrivent une vision d'ensemble de la collaboration entre époux.
Le sens de ces propos (au nom du Maharal) : l'homme est en quelque sorte comparable à une "matière première", essentielle mais non consommable telle quelle. Sa femme la transforme en produit fini. L'homme est celui qui a en lui le potentiel de faire des grandes choses, ce pourquoi il est venu au monde, son "Tikoun". Mais le but de l'existence est de découvrir ce potentiel et de l'amener à le transformer en réel. Sans elle, toutes ses ambitions resteront à un stade intérieur, et c'est ce que nos Sages ont voulu exprimer avec leur dicton : "Une femme Cachère est celle qui fait la volonté de son mari". Il ne s'agit pas ici de soumission inconditionnelle mais de permettre à cette volonté de se réaliser.
En conclusion, oui, le rôle de la femme est d'aider son mari à réaliser le but de sa venue au monde selon ce que l'on a expliqué. Mais le Zohar nous enseigne que les deux époux sont dotés d'une sorte de "moitié" d'âme avant leur venue au monde et Hachem les fait se rencontrer afin de réaliser une (ré)union de ces deux composantes. Elle seule peut, par son aide (qui peut aussi se manifester par des comportements désagréables) lui permettre d'atteindre son but et aucune autre femme. Il en ressort que le Tikoun était commun aux deux, chacun avec son propre rôle.
Par ailleurs, il faut aussi apprendre les lois relatives au couple (juste avant de se marier) et se renforcer dans celles qu'on aura à appliquer régulièrement, comme celles de Chabbath avec tous les problèmes de cuisson, garder les plats au chaud, utilisation de la plaque, etc.
Si vous ne vous sentez pas d'intégrer un vrai séminaire, il peut malgré tout être très profitable de fréquenter des cours en matinée si vous êtes libre, afin de parfaire vos connaissances et cela vous donnera peut-être l'occasion de vous lier avec une Rabbanite qui pourra être pour vous un modèle et répondre à toutes vos questions.
Je vous souhaite beaucoup de réussite, Kol Touv.
