Chalom Rav,
J'ai une question à vous poser concernant ma mère.
Nous sommes grâce à D.ieu plusieurs filles à la maison et aidons Baroukh Hachem beaucoup notre mère.
Cependant, j'ai l’impression qu'on en fait "trop" et que du coup elle se "repose" sur nous, et de son côté attend en quelque sorte que l'on fasse par exemple la table de Chabbath, que l'on débarrasse la table, que l'on prépare les salades de Chabbath etc.
Je sais que c'est normal qu'on le fasse, et on aime faire cette Mitsva, mais j'ai un présentiment que si nous-mêmes ne le faisons pas, ma mère attendra qu'on le fasse...
Seulement, lorsque nous quitterons la maison, est-ce que ma mère fera tout ce que nous faisons ? Est-ce bien de l'habituer à cela ?
Merci Rav pour votre patience.
Bonjour,
Je comprends parfaitement ce que vous ressentez.
Cependant, il faut savoir que chaque action accomplie [chaque assiette mise en place, chaque salade préparée, chaque table débarrassée, etc.] qui est la volonté de votre maman est une immense Mitsva qui vous fait mériter bonne santé, un bon fiancé doux et attentif, ainsi qu’une longue vie dans les deux mondes.
Tout cela doit se faire avec le sourire.
Voir Choul’han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 240, Halakha 4.
Nous devons tous attendre que nos parents nous demandent quoi que ce soit afin d’accomplir leur volonté.
Plus que cela, selon la Halakha, toute action que l’on juge être une source de plaisir ou de satisfaction pour les parents doit être accomplie avant même qu’ils en aient formulés le souhait.
Ce n’est absolument pas évident, mais c’est le but à atteindre.
Imaginez que vous ayez en main un porte-monnaie qui contient 10.000 € [20 billets de 500 €].
Votre maman arrive et le jette à la mer.
Quelle aurait été votre réaction ?
…
Quelle doit être votre réaction ?
Ouvrons le Choul’han ‘Aroukh, Yoré Déa, chapitre 240, Halakha 8 [dans le Rema] et lisons :
« Il ne faut pas la gronder, il ne faut pas montrer sa peine et son mécontentement, il ne faut pas lui faire honte. Il faut garder le silence et obéir à l’ordre d’Hachem. Cependant, il n’est pas interdit de la poursuivre au Beth-Din ».
Vous pouvez, donc, vous estimer heureuse.
Ne cherchez plus à éduquer votre maman.
Cela est strictement interdit.
Même si elle transgresse la plus grande des fautes, il faut lui faire la remarque conformément à des Halakhot bien précises.
Voir Choul’han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 240, Halakha 11.
L’expérience a prouvé que toutes les jeunes filles ayant respecté leurs parents [même si parfois, ils ont quelque peu « exagéré »] ont mené une vie heureuse et comblée de bonheur.
Il va sans dire que vous avez absolument le droit d’être fatiguée, et, de temps à autres, avec un très large sourire aux lèvres, adressez-vous à votre maman en lui disant :
« Maman, tu peux faire la table aujourd’hui ! »,
« Maman, on préfère tes salades ! »,
« Maman, on est fatigué, aujourd’hui on compte sur toi ! ».
Etc.
Si elle ne répond pas par l’affirmative, sachez que vous avez une Mitsva très importante à accomplir.
Levez les manches [jusqu’aux coudes, pas plus haut] et mettez-vous au travail.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.
