Bonjour,
Pourriez-vous me dire si la Torah m'autorise à épiler ma mère, si elle m'en fait la demande par exemple ?
Merci d'avance.
Chalom Ouvrakha,
Il est vrai que certains Rabbanim (Da'at Zekénim Miba'alé Tossfot dans la Parachat Kédochim, ainsi que le Léket Yocher Yoré Déa page 37 et autres) ont interdit aux enfants de couper les cheveux de leurs parents, mais leur raison était qu'ils craignaient que l'enfant fasse saigner son parent, ce qui est interdit, même si cet acte a été commis par inadvertance.
De nos jours, couper les cheveux, ou à plus forte raison épiler, ne pose plus de problème (voir responsa du Tslah 30), puisqu'il est extrêmement rare de faire saigner quelqu'un en l'épilant, et, en tout cas, cela ne peut pas faire l'objet d'un doute, car dans la majorité des cas, le patient ne saigne pas.
Aussi, nous pouvons nous appuyer sur l'avis du Rama (Yoré Déa 241-3) qui permet à un enfant de réaliser une telle opération s'il n'y a pas d'autres personnes pour le faire (voir Min'hat Its'hak tome 1-27). De plus, puisque votre mère vous le demande, c'est qu'elle vous pardonne sur les conséquences (et la douleur) que vous allez lui causer (Min'hat 'Hinoukh 48 et Min'hat Chlomo 32).
Il ne reste plus que le problème de causer une souffrance à son parent, et, bien que cet interdit (selon certains Rabbanim) ne peut pas faire l'objet d'un pardon de la part des parents (voir Birké Yossef Yoré Déa 240), cela sera aussi permis puisque le parent exprime une demande formelle (Min'hat David tome 3-8) et qu'il sera encore plus satisfait que ce soit son enfant qui fasse l'opération.
D'ailleurs, si le parent demande à l'enfant de le réveiller à telle ou telle heure, cela est permis, car, certes, il y a une souffrance, mais qui engendre un gain (Séfer 'Hassidim 337 rapporté dans le 'Aroukh Hachoul'han Yoré Déa 240-40).
En conclusion : vous pouvez épiler votre mère, car elle vous le demande, et, pour être quitte selon tous les avis, il ne faut pas se suffire de son accord, mais attendre sa demande pour esquiver l'interdit de la souffrance.
Kol Touv.