Bonjour Rav,
Si on est en retard pour commencer le Kiddouch du vendredi soir, peut-on ne pas chanter les chants comme "Chalom Alékhèm" et "Echet 'Hayil" et commencer directement le Kiddouch ?
Chalom,
La coutume de dire Chalom Alékhèm est tirée du traité Chabbath 119b, où il est écrit que les anges accompagnent la personne chez elle lorsqu'elle revient de la synagogue. Ainsi, nous avons pour habitude de chanter ce chant qui est une sorte d'annonce de bienvenue s'adressant aux anges accompagnateurs.
Quant à Echet 'Hayil, c'est une coutume fondée essentiellement sur des notions de Kabbala (mystique juive) qui font un parallèle entre Hachem et le peuple juif [voir Rav Péalim tome 4, Sod Yécharim responsa 16].
Ceci dit, si vous êtes en retard, selon la Halakha, vous pouvez réciter Chalom Alékhèm et Echet 'Hayil apres avoir récité la bénédiction sur le pain. On rapporte que le 'Hafets 'Haïm, pendant les periodes difficile de guerre et de famine, sautait ces chants lorsqu'il avait des invités, de peur de les incommoder en attendant le repas.
Le Choul'han Aroukh [Ora'h 'Haïm Siman 3] écrit que de nos jours, nous ne nous considérons pas comme des personnes assez importantes pour avoir le mérite d'etre accompagné par des anges [voir Brahot 60b]. De là, le 'Hatam Sofer écrit [Chevet Halévi tome 1-205] qu'il ne disait jamais Chalom Alékhèm.
D'autres font la distinction entre des anges qui nous accompagneraient tous les jours et durant toute la journée, mais nous ne sommes pas assez méritants pour avoir ce type d'ange à nos côtés. Toutefois, en ce qui concerne les anges accompagnateurs uniquement le jour de Chabbath, il est possible que nous soyons assez méritants [Simlat 'Haïm, Ora'h 'Haïm Siman 11].
En conclusion, étant donné que les chants Chalom Alékhèm et Echet 'Hayil ne sont pas de réelles obligations, en cas de retard, vous pouvez repousser leur lecture après la bénédiction sur le pain.