Bonjour Rav,
Doit-on embrasser le rideau du Hékhal même s'il n'y a pas de Séfer Torah ?
Bonjour,
Il est écrit dans le Talmud (Méguila 26b, voir Tossefot) que l’on dresse un rideau sur le Hékhal en allusion à ce qui est écrit dans la Torah (Chémot 26, 33) : "Et le rideau fera séparation entre le saint et le saint des saints".
Ainsi il est apporté dans le Chout Zéra’ Emet (volume 1 Ora’h ‘Haïm chapitre 26) que la pose du rideau n’est nécessaire que pour accomplir la Mitsva d’embellissement des Mitsvot (voir Chabbath 133b), avec une simple allusion au verset cité plus haut.
Le Troumat Hadéchèn (chapitre 68) explique que la pose du rideau est plutôt pour une question de pudeur.
Le Rav Ovadia Yossef explique qu’il s’agit d’une coutume ancienne et qu’il ne faut pas l’annuler - même si le Hékhal, par sa beauté, se suffisait sans rideau -, car le Hékhal a le statut de Tachmich Kédoucha (objet saint), et le rideau de "Tachmich de Tachmich Kédoucha" (accessoire à un objet saint). Par conséquent, il serait incorrect de profiter de la sainteté du Hékhal de manière directe, sans qu’il n'y ait un intermédiaire (le rideau) (voir Yé’havé Da’at volume 6 chapitre 9).
Il est écrit dans le livre Minhagé Israël (volume 3) : "Lorsqu’on ira à la synagogue, on embrassera le Arone (armoire contenant les Sifré Torah) ou le rideau face à l’armoire quatre fois en commençant du bas vers le haut, en pensant aux quatre lettres du nom d’Hachem, et on procèdera de même en sortant de la synagogue".
De même, il est écrit dans Kétoubot (112a) que Rabbi Abba embrassait les Rochers de Ako, car ils appartiennent à la terre d’Israël.
En conclusion, le rideau a une sainteté (même si le Hékhal est vide) et il est de coutume de l’embrasser et de garder cette coutume.
Kol Touv