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Elle ne veut pas d'enfant, et tels sont vos conseils ?!

Rédigé le Dimanche 20 Décembre 2015
La question de Laure C.

Bonjour,

Je fais suite à la question publiée concernant une femme ne désirant pas d'enfant pour le moment, alors que son mari lui met clairement la pression, en évoquant un divorce.

Votre réponse est accablante. Permettez-moi de vous dire pourquoi :

- Le cas ici est d'une femme qui subvient à la totalité des besoins financiers d'une famille, ce qui, il me semble, est normalement, du point de vue de la Torah, la responsabilité du mari. Vous n'en faites pas mention, est-ce un oubli ?

- La femme n'a pas la Mitsva d'avoir des enfants. Cela n'est également pas mentionné. Vous semblez comprendre qu'une femme doit céder à la menace de son mari d'enfanter même si elle n'est pas prête, en faisant preuve d'Emouna. Est-ce la vision du couple dans la Torah ?

- Vous dites que se soucier de la Parnassa n'est pas une raison suffisante pour repousser une naissance. Vous ne proposez cependant pas comment cette femme pourrait s'organiser pour continuer de travailler à plein temps en étant enceinte et en supportant un mari agacé, aussi bien physiquement que psychologiquement.

- Vous commencez à faire l'inventaire de solutions pour enfanter un garçon (comme si vous n'aviez pas remarqué que cette femme dit qu'elle ne veut pas d'enfant pour le moment). Pourquoi un garçon spécialement ? Parle-t-on de tradition Séfarade ? De Torah ? De quoi parlez-vous ?

- "L'expérience à prouvé qu'il en était de même pour une fille" : en quoi est-ce un argument convaincant ? L'expérience a surtout prouvé que la combinaison d'un nouveau-né et d'un mari qui ne gagne pas d'argent est dévastateur pour une femme.

- La suite des suggestions qui sont données sur l'intimité du couple, l'orientation du lit, sont totalement inappropriées au sujet. Le sujet étant une femme manifestant ses craintes et son désespoir.

- Cerise sur le gâteau, la suggestion d'accueillir de nombreux invités, payer la scolarité d'un enfant, acheter des Mézouzot de très belle qualité, et de donner massivement de la Tsédaka... Que dire ? Il est mentionné que cette femme paie tout dans son foyer. Suggérez-vous qu'elle ajoute à ses dépenses pour obtenir un garçon qu'elle n'a pas envie d'avoir pour le moment ? Cela n'a pas de sens.

En résumé, non seulement vous ne répondez pas à sa question, mais vous suggérez des solutions qui n'en sont pas. Et qui certainement, causeront beaucoup de tord à cette jeune femme.

Je suggère humblement que les problèmes de couple qui sont reçus sur votre site internet soit traités par des professionnels du couple.

Chabbath Chalom.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Très chère Mme bonjour,

Tout d'abord, il est indispensable de savoir que le "Rav" qui répond à une question n'est pas détenteur d'un quelconque pouvoir "décisif". Il ne fait que puiser les connaissances nécessaires dans les enseignements de nos maîtres pour les répandre parmi ceux qui sont assoiffés de savoir.
Je vous félicite pour l'attention que vous prêtez aux réponses diffusées sur Torah-Box.

Nous avons besoin de personnes qui font part de leur point de vue, afin d'adapter, le mieux possible, nos réponses à un public allant grandissant et assez hétérogène.

Afin de répondre à vos questions de la meilleure manière, je reprends votre message, ci-dessous.

"Le cas ici est d'une femme qui subvient à la totalité des besoins financiers d'une famille, ce qui, il me semble, est normalement, du point de vue de la Torah, la responsabilité du mari. Vous n'en faites pas mention, est-ce un oubli ?"

Réponse :

Je ne suis pas censé intervenir dans leur situation. Je ne dois surtout pas critiquer ou attaquer. Je dois faire aimer la Torah en essayant de répondre aux attentes de la femme en question. Le mari est sûrement assez responsable pour savoir que la responsabilité financière repose essentiellement sur lui. Je lui fais entièrement confiance. La femme termine son message en disant : Que dois-je faire ? Je m'efforce, donc, de satisfaire ses attentes et d'être le plus précis possible.

"La femme n'a pas la Mitsva d'avoir des enfants. Cela n'est également pas mentionné. Vous semblez comprendre qu'une femme doit céder à la menace de son mari d'enfanter même si elle n'est pas prête, en faisant preuve d'Emouna. Est-ce la vision du couple dans la Torah ?"

Réponse :

Oui. Voir Rav Moché Feïnsteïn dans Iguerot Moché Even Haézer, volume 1, question 64.

La femme doit se sentir en sécurité. Lorsque le Rav dit qu'elle n'a rien à craindre et qu'elle suit son conseil, elle sera bénie; surtout s'il s'agit d'amener un enfant au monde !

Il va sans dire que si elle éprouve une certaine difficulté, elle n'accomplira pas à la lettre ce qui lui a été dit et qu'elle se tournera vers nous pour de plus amples détails. Mais l'essentiel lui aura été dit.

"Vous dites que se soucier de la Parnassa n'est pas une raison suffisante pour repousser une naissance. Vous ne proposez cependant pas comment cette femme pourrait s'organiser pour continuer de travailler à plein temps en étant enceinte et en supportant un mari agacé, aussi bien physiquement que psychologiquement."

Réponse :

Non seulement je propose une solution, mais il s'agit de la meilleure des solutions.

Voici ce qui est mentionné  dans ma réponse :

"Le Créateur vous ayant nourri ainsi que votre mari jusqu'à ce jour est Celui qui subviendra à vos besoins lorsque vous aurez un ou plusieurs enfants.

La Brakha dont vous aurez besoin arrivera avec la naissance de chaque enfant.

Nos Sages enseignent au nom de Rabbi Its'hak : "Lorsqu'un enfant mâle vient au monde, son repas l'accompagne". Voir Talmud Nidda 31b.

L'expérience a prouvé qu'il en est de même si c'est une fille."

"Vous commencez à faire l'inventaire de solutions pour enfanter un garçon (comme si vous n'aviez pas remarqué que cette femme dit qu'elle ne veut pas d'enfant pour le moment). Pourquoi un garçon spécialement ? Parle-t-on de tradition Séfarade ? De Torah ? De quoi parlez-vous ?"

Réponse :

Lisez ce qui précède : "La Brakha dont vous aurez besoin arrivera avec la naissance de chaque enfant. Nos Sages enseignent au nom de Rabbi Its'hak : "Lorsqu'un enfant mâle vient au monde, son repas l'accompagne". Voir Talmud Nidda 31b."

Que désirez-vous de plus ?

Les détails mentionnés figurent dans le Choul'han 'Aroukh et dans les écrits de nos maîtres Ashkénazes et Séfarades.

"L'expérience à prouvé qu'il en était de même pour une fille" : en quoi est-ce un argument convaincant ? L'expérience a surtout prouvé que la combinaison d'un nouveau-né et d'un mari qui ne gagne pas d'argent est dévastateur pour une femme."

Réponse :

Apparemment, nous ne partageons pas des expériences semblables.

Quoi qu'il en soit, si la personne suit les conseils de la Torah, elle n'en sera JAMAIS lésée.

"La suite des suggestions qui sont données sur l'intimité du couple, l'orientation du lit, sont totalement inappropriées au sujet. Le sujet étant une femme manifestant ses craintes et son désespoir."

Réponse :

Les suggestions en question sont apportées pour mériter de mettre au monde un garçon. Et il est dit dans le Talmud : "Lorsqu'un enfant mâle vient au monde, son repas l'accompagne". Voir Talmud Nidda 31b.

"Cerise sur le gâteau, la suggestion d'accueillir de nombreux invités, payer la scolarité d'un enfant, acheter des Mézouzot de très belle qualité, et de donner massivement de la Tsédaka... Que dire ? Il est mentionné que cette femme paie tout dans son foyer. Suggérez-vous qu'elle ajoute à ses dépenses pour obtenir un garçon qu'elle n'a pas envie d'avoir pour le moment ? Cela n'a pas de sens."

Réponse :

Lorsqu'une personne désire à tout prix obtenir gain de cause, elle est en mesure d'investir des efforts qui lui apporteront la délivrance. Le bonheur qu'elle connaîtra en enlaçant son bébé lui fera oublier, qu'un jour, elle se posait tant de questions. Parole d'honneur !

Le Midrash raconte qu'à la sortie d'Egypte, la mer ne s'était pas encore fendue face aux Bné Israël, mais ils continuèrent d'avancer dans les flots, luttant contre les vagues puissantes. L'eau avait déjà atteint leur cou. Selon nos Sages, dans un autre endroit du Midrash et du Talmud, c'est Na'hchon fils de Aminadav qui avança dans l'eau et à ce moment, la mer se fendit...

Pourquoi ne pas suivre le chemin emprunté par nos ancêtres ?

La vie n'est pas toujours si cartésienne !

Voir Talmud Sota 37b et Chémot Rabba, chapitre 21, passage 10.

"En résumé, non seulement vous ne répondez pas à sa question, mais vous suggérez des solutions qui n'en sont pas. Et qui certainement, causeront beaucoup de tord à cette jeune femme."

Réponse :

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Mékorot / Sources : Iguérot Moché, Choul'han Aroukh.
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