Bonjour,
J’ai une question pour laquelle j’ai déjà une réponse personnelle, mais je souhaite en fait obtenir l’avis de Rabbanim.
Trancher la Halakha est l’apanage des Rabbanim, mais en est-il de même en ce qui concerne la Hachkafa ?
Je précise bien - si tant est que l’on respecte scrupuleusement la Halakha - est-ce que l’on reste également lié par une certaine Hachkafa au détriment de notre propre avis personnel ?
Si oui, alors quelle part d’individualité nous reste-t-il lorsque l’on est pratiquant ?
Bonjour,
Votre première question : "Trancher la Halakha est l’apanage des Rabbanim, mais en est-il de même en ce qui concerne la Hachkafa ?"
Réponse : oui !!!
La Hachkafa est un paragraphe de la Halakha parmi tant d'autres. Connaissez-vous des personnes qui ignorent cela ?
A ce jour, je n'ai pas trouvé une question que l'on attribue à la Hachkafa qui ne soit pas liée à une Halakha.
L'une des quatorze parties du Michné Torah écrit par le Rambam est : Séfer Hamada'.
Le Rambam, lui-même, explique : Cette partie inclura toutes les croyances et les concepts faisant partie de la "religion de Moché" et que chacun se doit de savoir avant tout !
Les premières lois de cette première partie du Michné Torah sont les Hilkhot Déot. Traduction : Lois concernant les Mitsvot applicables en pensée et la "conception" que l'on doit avoir de ce monde.
Cela fait même l'objet d'un chapitre du Choul'han 'Aroukh : le chapitre 231 de la partie Ora'h 'Haïm.
Donc :
Comme pour toute Halakha, le Rav est indispensable pour les questions de Hachkafa !
Il y a des choses que le Rav voit et que le plus commun des mortels ne voit pas.
Voir Talmud, Tamid 32a et Pirké Avot, chapitre 2, Michna 9.
Votre seconde question est : "Je précise bien - si tant est que l’on respecte scrupuleusement la Halakha - est-ce que l’on reste également lié par une certaine Hachkafa au détriment de notre propre avis personnel ? Si oui, alors quelle part d’individualité nous reste-t-il lorsque l’on est pratiquant ?"
Réponse :
Où est-il mentionné dans notre Torah que le fait de s'adresser à un Rav, est un préjudice ou un tort que l'on subit ?
Où est-il mentionné dans la Torah que notre propre avis personnel ne doit pas être celui du Rav, représentant de la Torah ?
N'est-il pas dit : "Souviens-toi des jours antiques, médite les annales de chaque siècle; interroge ton père, il te l'apprendra, tes anciens, ils te le diront ! Dévarim, chapitre 32, verset 7.
Nous devons habituer notre langue à dire : "Je ne sais pas", et ne pas croire que nous savons, toujours, tout !
Voir Talmud, Brakhot 4a et Pirké Avot, chapitre 1, Michna 6 et 16.
Il va sans dire qu'à partir d'un certain moment, il sera possible de "voler de ses propres ailes", mais il est interdit d'oublier qu'on doit, toujours, se considérer comme un nain étant assis sur les épaules d'un géant !
Conclusion [Rambam, Hilkhot Déot, chapitre 6, Halakha 2]:
Il est un commandement positif de s’attacher aux Sages et à leurs disciples, afin de prendre leur exemple, comme il est dit : « attache-toi à Lui ». Or, est-il possible à l’homme de s’attacher à la Présence Divine ?
Mais voici ce qu’ont dit nos Sages, en explication de ce commandement :
« Attache-toi aux Sages et à leurs disciples. »
C’est pourquoi, un homme doit faire effort pour épouser la fille d’un érudit, et marier sa fille avec un érudit, manger et boire avec les érudits, leur donner l’opportunité de faire des affaires [en gérant leur argent], et s’unir à eux de toutes les manières possibles.
Voici ce qu’ont dit les Sages, par ailleurs : « Assis-toi dans la poussière de leurs pieds, et bois avec avidité leurs paroles ».
Chaque mot vaut son pesant d'or !
Il y a encore beaucoup à dire à ce sujet.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.