Bonjour Rav,
On m'a appris que la loi de 24 heures et celle de l'utilisation à froid ne concernaient pas les aliments 'Harif (piquants).
Ma question : si j'épluche de l'ail avec un couteau Bassari (viande) propre, et qu'ensuite je le presse avec mon presse ail, quel statut a le presse ail ?
Plus généralement, puis-je utiliser mon presse ail (toujours à froid) pour presser de l'ail coupé tantôt avec un couteau Bassari, tantôt avec un couteau 'Halavi (lait) ? Faut-il avoir deux presse ail ?
S'il faut deux presse ail distincts, quel est le statut actuel de mon presse ail que j'ai utilisé sans faire attention, parfois pour de l'ail coupé avec un couteau Bassari, parfois avec un couteau 'Halavi ?
En général, j'essaie quand même de prendre un couteau Parvé pour le 'Harif pour éviter les problèmes, mais je voudrais quand même savoir comment ça se passe si je ne prends pas le couteau Parvé ?
Merci beaucoup.
Chalom Ouvrakha,
C'est une excellente question que vous posez !
Tout d'abord, vous devez savoir que ce qu'on vous a dit en ce qui concerne la loi des 24 heures ne concerne que les Ashkénazim.
Si vous êtes Séfarade, il n'y a pas lieu d'interdire si 24 heures se sont écoulées depuis la dernière utilisation du couteau (à chaud), sauf si vous avez coupé de la férule (il s'agit d'une plante extrêmement piquante). Voir Choul'han Aroukh Yoré Déa 96, 1, 3, et 'Avoda Zara 39a.
Dans votre cas précis, si 24 heures ne se sont pas écoulées, il n'y a pas lieu d'interdire non plus, et il n'est donc pas nécessaire d'avoir deux presse-ail.
La raison est que l'interdiction pour les choses piquantes concerne les cas où il y a eu jusqu'à deux transmissions de particule, par exemple un couteau avec lequel on a coupé de la viande à chaud (première transmission de particules) puis qu'on a lavé, et avec lequel on a ensuite coupé de l'ail (deuxième transmission de particules de viande absorbées dans le couteau, qui vont passer dans l'ail).
Or, dans votre cas, il y a eu trois transmissions : la viande dans le couteau, le couteau dans l'ail, et enfin, l'ail dans le presse-ail. Nous partons alors du principe qu'il y a eu tant de transmission qu'il n'y a plus aucun passage de goût. En d'autres termes, plus aucune réalité de particules de viande dans le presse-ail.
Au plaisir de vous relire très bientôt avec une question encore plus enrichissante !
Kol Touv.
