Chalom Rav,
Quelles différences y avait-il entre les Koutim et les Chomronim (Samaritains) ? Ont-ils vécu à la même époque ? Y avait-il des différences dans leurs interprétations fausses de la Torah ?
Merci.
Chalom,
Les deux termes désignent le même groupe de personnes, ayant vécu à la même époque. L'appellation "Koutim" est celle employée dans le Talmud et le Midrash, en référence à ce qui est relaté dans le livre des Rois :
"Le roi d'Assyrie amena des gens de Babylone, de Kouta, d'Ave, de Hamat et de Sefarvayim et les établit dans la ville de Samarie (Chomron) pour remplacer les Bné Israël ; ils prirent possession de la Samarie (Chomron) et habitèrent les villes" (Mélakhim II 17, 24).
Remettons dans le contexte : lorsque San'hériv, le roi d'Assyrie, renverse le royaume d'Israël (composé des dix tribus), il disperse les habitants dans tout son royaume, et, à la place, fait venir des idolâtres habitant dans son royaume pour peupler la terre d'Israël. Ces derniers continuent à être idolâtres et Hachem envoie alors des animaux sauvages contre eux. Il y a des tentatives de les convertir et de leur apprendre la Torah, mais elles ne fonctionnent que partiellement, puisque le texte témoigne finalement : "Ces peuples adorèrent donc l'Eternel tout en rendant un culte à leurs idoles. Pareillement, leurs enfants et petits-enfants agissent comme leurs pères encore aujourd'hui" (Melakhim II 17, 41).
Ainsi les "Chomronim" désignent les habitants de "Chomron" (Samarie), ces mêmes peuples dont il est question dans le premier verset cité. Parmi les pays d'origine de ces peuples, une majorité viendrait de "Kouta", d'où l'habitude de les dénommer ainsi dans les textes rabbiniques (Encyclopédie talmudique 27, s. v. "Koutim").
A noter qu'à divers endroits du Talmud et du Midrash, le terme "Kouti" ne désigne pas spécifiquement un "samaritain", mais par extrapolation : un idolâtre, quel que soit son origine (contrairement au terme "Chomronim" qui désigne exclusivement les descendants de ces peuplades).
A noter également que le statut des "samaritains" fait l'objet d'un débat halakhique dans le Talmud et encore jusqu'à nos jours (cf. par exemple : Encyclopédie Talmudique, Op. cit.; 'Houlin 2a; 3a-b; 5b-6a ; Choul'han 'Aroukh Even Ha'ézer 44, 10 ; Pisské Chel Beth Hadin Rabbaniim Béisraël 14, pp.97-99).
A votre disposition pour davantage de précisions.
Kol Touv.