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Différence entre Néder et Chevou'a

Rédigé le Dimanche 7 Janvier 2018
La question de Deborah S.

Rav,

Quelle est la différence avec un Néder (vœu) et une Chevou'a (serment) ?

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
39010 réponses

Bonjour,

La Torah donne à l'homme la possibilité d'agir dans un domaine réservé exclusivement à Hachem : instituer un statut Halakhique.

En prononçant un Néder, une Chévou’a, ou une « simple » parole, on acquiert la possibilité de s'imposer à soi-même et/ou à d'autres, un statut équivalent à celui d'une loi de la Torah. Ce processus est investi d'une telle force, qu'en transgressant un interdit de cette catégorie, on enfreint de très graves interdictions.

Exemple : en ce qui concerne le prélèvement de la 'Halla, et ce, pareillement à certains Nédarim [vœux], on transforme le statut d'un aliment non sacré en aliment sacré, investi de Kédoucha [sainteté].

Les vœux peuvent inclure des types de promesses par lesquelles la personne s'impose une restriction à l'égard d'une chose déterminée ou d'une conduite donnée [s'interdire un aliment quelconque ou le fait d'aller dormir], ou s'engager à accomplir un certain acte.

Le Néder mentionné dans Bamidbar, chapitre 30, verset 3 n’est qu’un des exemples de Nédarim existant dans la Halakha.

Il y a une différence fondamentale entre le Néder et la Chevou’a :

Comme nous l’avons mentionné précédemment, le Néder transforme le statut de l’objet. C’est pourquoi, il est possible d’interdire, à toute autre personne, le profit d’un objet nous appartenant, ou s’interdire [à soi] le profit d’un objet appartenant à une autre personne.

Voir Talmud Nédarim 47a.

La Chevou’a, par contre, ne transforme pas le statut de l’objet. Il entraîne, par exemple, une obligation d’accomplir un acte ou une interdiction, de tirer profit d’un objet sans que l’objet ait subi une quelconque « transformation ».

Voir Talmud Nédarim 2b et Choul'han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 236.

C’est pourquoi, le Néder n’a d’impact que sur une chose concrète. Ce qui n’est pas le cas de la Chevou’a, qui a une influence sur des choses abstraites. Exemple : s’interdire le sommeil. C’est une Chevou’a et non un Néder.

Celui qui désire interdire le sommeil, par le biais d’un Néder, doit mentionner quelque chose de concret. Exemple : interdire, à ses yeux, le sommeil.

Si l’on dit : « Je fais le Néder de ne pas manger ce pain » - Chevou’a dans un langage de Néder ou « J’interdis ce pain par une Chevou’a » - Néder par un langage de Chevou’a, cela n’a aucune valeur [d’après certains décisionnaires], puisque l’on est en présence d’un « paradoxe ou une incohérence linguistique ».

A ce sujet, voir Choul'han ‘Aroukh, Yoré Déa, chapitre 206, fin de la Halakha 5.

Il y a de très nombreux détails à ce sujet, mais l’essentiel de la différence entre ces deux notions a été mentionnée.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Mékorot / Sources : Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa.
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