Bonjour Rav,
Nous avons un Séfer Torah qui est dans une synagogue, et on nous demande souvent de le prêter pour des événements (Chabbath 'Hatan, Brit Mila, etc.).
Peut-on le déplacer souvent ?
Merci de votre retour.
Chalom Ouvrakha,
Il est vrai que des propos du Choul'han Aroukh [Siman 135-14 et 584-3 et Yoré Déa 340-18 et autres], il ressort apparemment qu'il est interdit de sortir un Séfer Torah de son emplacement, mais la coutume est de le permettre [Mor Ouksia Siman 135], car certains Richonim [Or Zarou'a] et décisionnaires [Biour Halakha sur place] permettent la chose.
Aussi, nous constatons que, pour les maisons de deuil [Lo 'Alénou], on a l'habitude d'apporter un Séfer Torah pour l'endeuillé, et cela nous montre bien que la coutume n'a pas adopté l'interdiction du Choul'han Aroukh, et s'est appuyée sur les avis permissifs à ce sujet [voir Even Ya'acov 54].
Aussi, sous certaines conditions, on pourra permettre la chose, et peut-être même selon le Choul'han Aroukh.
Si le Séfer Torah est mis [la veille de la lecture] dans une place honorable, il n'y a plus d'interdiction [Maharam Padwa Siman 85 et Michna Beroura 49], et c'est ainsi que le Torah Lichma Siman 58 nous permet la chose si le Séfer Torah est entreposé dans une armoire.
Au passage, il est important d'avoir un drap qui recouvre l'armoire [comme le rideau du Arone dans la synagogue]. Voir à ce sujet les propos du Tossefot Méguila 26 fin b, Zéra' Emet tome 1-26 et Troumat Hadéchen 68.
Certains ['Aroukh Hachoul'han 135-32] ajoutent comme condition de faire trois lectures dans l'endroit ou l'on amène le Séfer.
Et bien que l'on ne trouve pas de source à cette condition [Hagaot Cha'aré Ra'hamim Cha'ar 9], il faudrait essayer dans la mesure du possible de s'appliquer à cela, et donc apporter le Séfer déjà depuis le jeudi, ou le garder jusqu'au lundi, pour remplir cette condition [Rivevot Ephraim tome 3-95 au nom du Rav Moché Feinstein et autres].
Enfin, le Rama Siman 135, nous permet de déplacer le Séfer Torah si cela est fait en l'honneur d'une personne "importante", et l'on pourra considérer le 'Hatan ou le Sandak comme personne "importante" pour s'appuyer sur l'avis du Rama et tolérer la chose, même pour les Séfarades [voir Kaf Ha'haïm 135,83].
De là, certains veulent considérer le Minyan au même niveau qu'une personne importante [Zékhor Yehossef 35, et voir responsa du Rachba tome 1-115].
Aussi, et il me semble que c'est la raison essentielle de la permission, si le Séfer Torah a été offert à condition de pouvoir le sortir en cas de besoin [et c'est souvent le cas], il sera permis, même selon le Choul'han Aroukh, de le sortir à chaque occasion [Peta'h Hadvir rapporté dans le Kaf Ha'haïm 78].
D'autres ajoutent que si le Séfer Torah en question ne sera pas utilisé en restant à la synagogue, cela est de son respect de le prendre pour lire la Paracha, et il sera permis dans ce cas de le déplacer, même selon le Choul'han Aroukh [Kaf Ha'haïm 82 et autres].
Conclusion : il est permis de déplacer un Séfer Torah pour un Chabbath 'Hatan ou Bar Mitsva ou Brit Mila, car il y a plusieurs raisons et avis qui permettent la chose.
Kol Touv.
