Bonjour Rav,
Je travaille chez un juif et c'est assez difficile à supporter à cause de différentes raisons, ce qui me pousse à vouloir quitter le travail.
Au début, il m'avait demandé jusqu'à quand j'allais rester et je lui ai dit jusqu'à la fin de l'année scolaire, c'est-à-dire jusqu'au mois de juin 2021, mais il s'avère que je ne supporterai pas de rester jusqu'à la fin et j'aimerais démissionner.
Le problème c'est que cela va le mettre en difficulté du fait qu'un autre collègue va également partir et qu'on est une petite entreprise de 4 salariés.
M'est-il permis de démissionner par rapport à la Halakha ?
Merci.
Chalom Ouvrakha,
Le Rambam [Hilkhot Skhirout chapitre 9-4] ainsi que le Choul'han 'Aroukh ['Hochen Michpat 333-3] nous écrivent clairement que le salarié peut stopper son travail même au milieu de la journée et même s'il a été payé en avance.
Néanmoins, il y a plusieurs conditions qui sont attenantes à cette dérogation, et je ne citerai que celles qui nous concernent.
Par exemple, si cela cause une perte, comme le Choul'han 'Aroukh 333-5 nous le précise, et le Rama nous donne l'exemple d'un enseignant privé ou dans une école.
Un autre exemple, s'il y a eu un acte d'engagement [Kinyan], dans ce cas, le Chakh [Sé'if Katan 14] est d'avis que l'on ne peut plus revenir sur son engagement, et il faut savoir que le fait même d'avoir serré la main à votre futur patron vous engage à respecter vos dires [voir Ritba 117, qui n'est pas d'accord]. Le 'Havot Yair [Siman 106] par exemple, est d'avis que si nous sommes salariés depuis une longue date [3 mois], cela suffit pour engager la personne à accomplir sa promesse [voir Pit'hé Techouva Sé'if Katan 4].
Il me semble que ces deux dernières condition vous concernent.
Par contre, vous pouvez demander à votre patron de vous accorder le droit de partir, et, s'il accepte [surtout si vous lui expliquez le pourquoi], vous pouvez partir.
Si vous vous sentez obligé de quitter ce travail et que vous n'avez pas réussi à convaincre votre patron de vous laissez partir, recontactez-moi, pour que l'on envisage ensemble une solution.
Merci à mon fils Rav Chmouel Chalom, avec qui j'ai eu le plaisir de partager cette réponse.
Kol Touv.