David et Jonathan : de quel amour s'agit-il ?

Bonjour,

En principe, on ne devrait pas commenter de tels propos, car ils véhiculent un message prononcé par des gens mûrs pour un séjour à l’hôpital psychiatrique, ou par ceux qui nient la Torah, ou par ceux qui transgressent les interdits les plus graves. Mais, de nos jours, un vent de folie souffle dans le monde et des esprits faibles pourraient perdre pied. Avant de commenter cette ineptie, familiarisons-nous au sujet du rapport entre David et Jonathan, le fils du roi Chaoul.

Ils étaient de grands amis ; Jonathan adorait David et lui sauva constamment la vie de la main de son père qui le pourchassait : « Chaoul parla à Jonathan, son fils, et à tous ses serviteurs, de faire mourir David. Mais Jonathan, fils de Chaoul, qui avait une grande affection pour David » (Samuel I 19, 1). « Jonathan dit à David : Je prends à témoin D.ieu que je sonderai mon père demain ou après-demain; et, dans le cas où il serait bien disposé pour David, j'envoie vers toi une personne pour t'en informer. Si non, que D.ieu traite Jonathan dans toute sa rigueur ! Dans le cas où mon père trouverait bon de te faire du mal, je t'informerai aussi et je te laisserai partir, afin que tu t'en ailles en paix; et que D.ieu soit avec toi, comme il a été avec mon père ! Si je dois vivre encore, veuille user envers moi de la bonté de D.ieu, et si je meurs, ne retire jamais ta bonté envers ma maison, pas même lorsque D.ieu retranchera les ennemis de David de dessus la face de la terre. Car Jonathan a fait alliance avec la maison de David. Que D.ieu venge ... de la main des ennemis de David ! Jonathan ajouta de jurer avec David, avec toute son affection pour lui, car il l'aimait comme son âme. » (Samuel I 20, 12-17)

Lorsqu’un jour Chaoul s’énerva contre Jonathan à cause de son amour et de sa fidélité vis-à-vis de David et qu’il décida de tuer David, il essaya d’atteindre à la vie de son propre fils, et ceci après le vive échange verbal : « Lorsque la colère de Chaoul s'enflamma contre Jonathan, et il lui dit : Fils pervers et rebelle, sais-je pas que tu as pour ami le fils d'Ychaï (David), à ta honte et à la honte de ta mère ? Car aussi longtemps que le fils d'Ychaï sera vivant sur la terre, il n'y aura point de sécurité ni pour toi ni pour ta royauté. Et maintenant, envoie-le chercher, et qu'on me l'amène, car il mérite la mort. Jonathan répondit à Chaoul, son père, et lui dit : Pourquoi le ferait-on mourir ? Qu'a-t-il fait ? Et Chaoul dirigea sa lance contre lui, pour le frapper. Jonathan comprit que c'était chose résolue chez son père que de faire mourir David. Il se leva de table dans une ardente colère, et ne participa point au repas le second jour de la nouvelle lune; car il était affligé à cause de David, parce que son père l'avait outragé » (20, 30-34). « Après le départ du garçon, David se leva du côté du midi, puis se jeta le visage contre terre et se prosterna trois fois. Les deux amis s'embrassèrent et pleurèrent ensemble, et David pleura abondamment. Jonathan dit à David : Va en paix, maintenant que nous avons juré l'un et l'autre, au nom de D.ieu, l'Éternel soit à jamais entre moi et toi, entre ma postérité et la tienne » (20, 43- 44).

Lorsque Jonathan et son père meurent dans la guerre contre les Philistins, David les pleure, et il dit concernant Jonathan : « Je suis dans la douleur à cause de toi, Jonathan, mon frère. Tu étais si gentil avec moi, ton amour à mon égard était si merveilleux, au-dessus de l'amour des femmes » (Samuel II 1, 26). Lorsque David pleure : « Ton amour à mon égard était si merveilleux, au-dessus de l'amour des femmes », il nuance l’amour vis-à-vis des femmes qui est motivé par un intérêt, avec l’amour entre eux, qui n’était motivé par aucun intérêt.

Voici ce que disent nos Sages : « Tout amour qui est gagé sur une condition, lorsque la condition n’est plus remplie, l’amour s’éteint ; et celui qui n’est gagé sous aucune condition ne s’éteint jamais. Quel est l’amour qui est gagé sur une condition ? C’est l’amour d’Amnon et Tamar. Et celui qui n’est gagé sous aucune condition ? C’est celui de David et Jonathan » (Pirké Avot, 5, 16).

Ceux qui veulent faire croire que le Tanakh rapporte un amour frivole entre David et Jonathan ne sont que des vilains calomniateurs contre deux Tsadikim et contre le Tanakh ; ils se moquent de la religion juive entière. Ils se dévalorisent eux-mêmes devant les gens et ils montrent leur honte.

Voici ce que dit le sage : « Rabbi Yossé dit : Quiconque honore la Torah voit sa personne honorée par les créatures ; et quiconque profane la Torah voit sa personne méprisée par les créatures » (Pirké Avot, 4, 8).

Ces gens-là devraient craindre ne pas avoir accès au monde futur, bien qu’ils aient étudié la Torah et fait de bonnes actions : « Rabbi Eléazar de Modi’in dit : Celui qui (...) présente la Torah sous un faux jour, bien qu’il puisse se prévaloir d’avoir étudié la Torah et d’avoir accompli de bonnes actions, n’a pas de part dans le monde futur. » (Pirké Avot, 3, 11)

Kol Touv.