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Converti, quelle relation entretenir avec sa famille ?

Rédigé le Lundi 22 Février 2021
La question de Anonyme

Bonjour,

Je m'appelle Israël. Je me suis converti au Judaïsme il y a 13 ans et je vis aujourd'hui une vie de juif religieux orthodoxe à Jérusalem.

Ma femme a eu des relations complexes avec ma maman, car celle-ci est restée distante pendant de nombreuses années, car elle avait du mal à accepter mon choix. Elle a très peu fréquenté nos enfants.

Aujourd'hui, les relations avec ma maman se sont un peu "réchauffées", car elle a accepté de venir à la Bar Mitsva de notre fils a Jérusalem (elle n'était pas venue à notre mariage).

Aujourd'hui, ma maman souhaite se rapprocher de ses petits-enfants et tisse des liens avec eux progressivement...

Or, ma femme grince des dents et a peur des influences qu'elle pourrait avoir sur l'éducation de nos enfants... Ma femme me dit souvent : "Lors d'une conversion, les Rabbanim demandent au converti de "couper les ponts avec sa famille", ce qui me fait grincer des dents à mon tour, car je trouve cela injuste et violent.

Ma question est la suivante : que dit la Halakha sur la relation entre un Guèr (converti) et sa famille ? Puis-je accepter que mes enfants fréquentent ma famille (en garantissant Cacheroute, Tsni'out, etc.) ? Dois-je "couper les ponts" le plus possible ?

Merci de votre réponse.

La réponse de Rav Yona GHERTMAN
Rav Yona GHERTMAN
130 réponses

Chalom,

Je vous renvoie à ce que j'ai écrit sur ce sujet dans mon ouvrage Une identité juive en devenir, la conversion au judaïsme (éditions Lichma) :

"Bien que l’on considère qu’un converti est « semblable à un enfant qui vient de naître », les liens avec ses parents non-juifs ne doivent pas être rompus. D’après certains, l’obligation de respecter ses parents s’applique même dans ce cas (Or Saméa’h, d’après son interprétation des propos du Rambam dans Hilkhot Maamarim 5, 11).

D’après d’autres, même si l’obligation n’existe pas car le converti est devenu une nouvelle personne, il n’en reste pas moins qu’il a une obligation de reconnaissance (Hakarat Hatov) envers ses parents non-juifs. Par conséquent, il devra leur rendre visite, leur montrer du respect, et les aider en cas de besoin, notamment lorsqu’ils deviennent âgés (Rav Moché Feinstein, Iguérot Moché, Yoré Dé'a 2, 130).

Cette question du rapport avec les parents est l’une des plus délicates pouvant se présenter aux convertis. D’un côté, il y a cette obligation de reconnaissance, mais de l’autre, il y a cette crainte que la fréquentation des parents non-juifs rende difficile le respect des lois de la Torah, tels la Cacheroute ou l’éducation des enfants. Il convient de faire preuve de beaucoup de patience et d’amour afin de faire comprendre de manière respectueuse à ses parents que les lois de la Torah ne peuvent être transgressées ; tout en conservant une vraie relation avec eux, car, comme l’enseigne le verset au sujet de la Torah : « Tous Ses chemins sont des chemins de paix » (Proverbes 3, 17)."

Béhatsla'ha Rabba.

Mékorot / Sources : Or Saméa'h, Rambam, Iguérot Moché.
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